4.12.07

Life is what happens when you're busy...

Blâmons Facebook, oui, un peu tout de même, blâmons aussi le boum économique de nous faire travailler autant, blâmons le bel automne que nous avons eu (jusqu'à la vague de froid d'il y a quelques jours), blâmons la démission du président du Regroupement artistique francophone qui m'a obligée à reprendre le poste par interim, blâmons les arts, blâmons les amis, le Theatre District, le nouvel appart! Les semaines et les mois ont passé et j'ai bien négligé ce blog. J'en suis désolée!


Comme le chantait John Lennon, Life is what happens to you while you're busy making other plans...

Voici quelques images pour me rattrapper et vous raconter ma vie des derniers temps.


Une de mes scènes préférées dans la Caravane théâtrale, chorégraphiée sur la musique de Jason Kodie. Les femmes de La Colonie prennent le contrôle de l'île...

Tous les comédiens de La Colonie, le soir de la générale. Avec les magnifiques costumes de l'Opéra d'Edmonton.


Et oui, je vous promettais des photos du nouvel appart depuis longtemps, en voici quelques-unes (mais, comme on dit toujours quand on fait visiter: "regardez pas le ménage...", "on n'a pas encore fini la déco..." - ça, c'est vrai par contre...).


Ah... Mon nouveau bureau... (ma machine à espresso n'a jamais autant servi!)


Et la Gang du R.I.R.E. ...

Nous avons écrit et présenté un show pour le Congrès santé et bien-être en novembre et, présentement, nous sommes en répétitions intensives pour le show du 15 décembre sur la scène, en rediffusion à la radio de Radio-Canada le 31 décembre: une revue humoristique de l'année, oui, vous l'avez compris, une espèce de Bye Bye franco-albertain!


Alors, sur ce, "bye bye"!

20.11.07

La première neige

Même si on sait que dans quelques semaines toute la magie sera disparue, même si on sait qu'on en a encore pour six mois, même si on n'oublie qu'on doit désormais remiser nos chaussures au placard, même ça peut virer en slush, en bouette, en glace ou en verglas...

la première neige... C'est tellement joli.

Et ça donne envie d'aller rouler un bonhomme de neige puis de revenir à la maison et se rouler nous-mêmes en boule sur le divan pour regarder les petits bonshommes à la télé en buvant un chocolat chaud.

(soupir)

Allez. Au boulot.

12.11.07

Congé?

Lundi 12 novembre.

Aujourd'hui, Seb a 28 ans. C'est congé en raison de l'armistice/jour du souvenir, je ne sais plus trop comment l'appelle celui-là, mais tout ce qui compte c'est que ce soit congé.

En fait, mon premier pseudo jour de congé à moi depuis des semaines, pseudo parce qu'en fait, je travaille avec une comédienne cet après-midi et nous répétons avec tout le groupe de la Caravane théâtrale toute la soirée. Bon, disons que j'ai quelques heures à moi et que j'en profite pour donner signe de vie sur ce blog...

Bref, le travail, depuis quelques semaines, c'est la folie! Et pour ajouter à la mosaïque complexe de mes contrats, on m'a refilé la présidence par interim du Regroupement artistique francophone de l'Alberta.

Je respire toujours, ça doit être bon signe.

17.10.07

Notes pêle-mêle

J'ai toujours aimé penser que, quand on met quelque chose par écrit, on en conjure le sort. Par exemple, dans ma note de septembre, j'ai annoncé LA journée de l'automne, insinuant que tout était fini, qu'il n'y aurait pas de transition entre l'été et l'hiver et que la neige nous tomberait sur la tête trop tôt comme l'an dernier. Eh bien, juste pour me contredire, l'univers nous a envoyé jusqu'ici un automne merveilleux. Beaucoup de soleil et des températures frôlant les 15 degrés tous les après-midis. (Bon, et maintenant que je viens d'écrire cela, il va neiger demain?)

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Et Facebook?

Je me suis peut-être fait des peurs bien injustifiées là aussi puisque je dois dire que l'obsession n'a pas duré trop longtemps. On m'avait dit "tu vas voir, le trip dure une semaine", certains m'avaient dit deux. Je pense que j'ai été survoltée tout au plus... 36 heures. Juste le temps de reconnecter avec tous les vieux amis, ceux de toutes les tranches de ma vie (les amies du Québec - tranche adolescence/université; les amis de la Centrale et de la Fac - 1994/2000; les amis des arts et de la francophonie; les amis présents et le réseautage connexe). J'ai même retrouvé un camarade de l'époque backpacking rencontré en Grèce en '97, mais après un message pour se dire 'coucou, wassup?', nous voilà déjà retournés dans notre bulle personnelle, dans notre petite vie à des milliers de kilomètres l'un de l'autre.

Parce que finalement, Facebook, c'est pas bien différent de tous les autres modes de communication électroniques, courriels, msn, Myspace ou blogs. Il y a ceux qui t'écrivent ou te lisent régulièrement et il y a ceux qui se tannent après un message. Il y a donc ceux qui s'inscrivent un jour et n'y retournent plus pendant des semaines et il y a ceux qui changent leur profil à tous les jours.

On publie toutes sortes d'études sur le phénomène Facebook depuis quelques temps et, paraît-il, deux pôles motivateurs guident la participation des Facebookiens: le besoin d'attention et le désir de communiquer.

Hum... Je suis d'accord avec ça.

Je ne travaillerais pas dans les arts si je n'avais pas un tout petit peu besoin d'attention et une envie insatiable de m'exprimer, non?

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J'ai repris depuis quelques semaines la barre de ma chronique cinéma à la radio de Radio-Canada. Une semaine sur deux, le vendredi à 16h20, je suis l'invitée d'Eve Marie Forcier à l'émission Le Quotidien pour discuter du film à voir (ou ne pas voir).

Cette semaine, je suis allée voir "The Assassination of Jesse James by the coward Robert Ford" avec le beau Brad. Le film a été tourné en grandes parties en Alberta, plus précisément dans les Foothills près de Calgary et au Fort Edmonton. Exceptionnellement, j'en parlerai aussi ce soir au Téléjournal Alberta avec le chroniqueur culturel Kevin Sweet. Si vous voulez savoir si Mr. Pitt a des chances de gagner l'Oscar cette année, gardez l'antenne!

9.10.07

I've been Facebookhooked

Je résistais... je résistais...

mais voilà, j'ai faibli, j'ai plié, j'ai été tentée et j'ai capitulé, j'ai jeté l'éponge, j'ai fait le grand saut, me voilà comme plusieurs d'entre vous portée par la vague (que dis-je, le raz-de-marée) Facebook...

Bon, laissez-moi quand même quelques jours pour apprivoiser le format, je me suis inscrite il y a une heure seulement, et déjà tout plein d'amis m'ont fait signe... Chouette!

Je vais tenter de mettre quelques photos dans les heures qui viennent. En plus d'inscrire les évènements artistiques auxquels je prendrai part dans les mois à venir.

À suivre...

1.10.07

Loreena à l'Alhambra


J’ai découvert Loreena McKennitt il y a plus d’une dizaine d’années. Je ne me rappelle plus comment, ni par qui ou par quoi, mais ça m’a immédiatement plu. The Book of Secrets est un album que je ne range jamais depuis que je l’ai acheté en 1997. Comme la plupart des albums de Loreena McKennitt, celui-ci est inspiré d’un grand voyage et ça tombait à point dans ma vie puisque je venais justement d’avoir la piqûre des voyages moi aussi.

Entre temps, Loreena a connu une grande tragédie. Son amoureux est mort noyé. Elle s’est donc fait très discrète pendant plusieurs années, cherchant toujours dans les voyages l’inspiration et la guérison. Elle est de retour en musique depuis l’an passé avec un nouvel album et elle vient juste de sortir un coffret live d’un spectacle qu’elle a donné à l’Alhambra de Grenade.

J’ai voyagé pendant un mois en Espagne à l’automne 2003. C’était tout de suite après les grandes canicules estivales d’Europe. L’Andalousie, qui est normalement clémente et sèche en octobre, était noyée sous le déluge. Je voyageais seule et les pluies intermittentes rendaient mon itinérance un peu difficile. J’ai vu Séville sous la pluie, Cadiz sous les vents et les averses, Gibraltar dans la tempête, même à Cordoba le soleil n’a pas daigné se montrer le bout du nez (heureusement que la superbe Mezquita est recouverte). Puis j’ai rencontré une voyageuse néo-zélandaise, Cathy, qui, elle aussi, avait les blues de la pluie. Comme nous nous dirigions toutes les deux vers l’est du pays, nous avons décidé de visiter ensemble l’Alhambra, vraiment heureuses de pouvoir partager cette visite incontournable avec quelqu’un. Et, comme par magie, quand nous sommes arrivées à Grenade, le beau temps est revenu.

Nous avons passé une journée entière dans l’enceinte de l’Alhambra, discutant de tout et de rien, commentant la beauté dont nous étions témoins, la magie de l’endroit, le bonheur d’avoir les yeux éblouis par le soleil. Les merveilleux plans d’eau, le détail des arches maures, les jardins fabuleux... Je peux facilement affirmer que j’ai bu à l’Alhambra le meilleur espresso de toute ma vie. Et j’ai autant aimé la splendeur générale du site que le quartier qui y fait face, l’Albaicin, où sont coincées dans le flan de la montagne des milliers de petites demeures de chaux blanches à travers des ruelles tortueuses en vieilles pierres.

À cette époque, je n’avais pas d’iPod ni aucun moyen de voyager avec de la musique, mais en visitant l’Alhambra, j’avais dans la tête ‘Marco Polo’, une des pièces instrumentales de Loreena McKennitt. Ces airs-là me donnent toujours envie de danser le baladi. Faute de danser sur des sons arabes ou de s’improviser danseuses de flamenco parmi les touristes, Cathy et moi, après notre journée à l’Alhambra, nous avons bien profité d’une soirée de tapas dans un petit bar du centre de Grenade.

Si vous avez la chance de voir Loreena McKennitt en concert ou de vous procurer son dernier DVD live à l’Alhambra, n’hésitez pas une seconde. C’est un grand voyage qu’il ne faut pas manquer.

27.9.07

Petit message pour vous rassurer

Oui, je sens le devoir de blogger aujourd’hui pour confirmer que tout va bien et que je ne me suis pas perdue dans les pièces de ma nouvelle demeure. Les dernières semaines ont été éprouvantes au niveau travail, le mois de septembre a été celui des démarrages difficiles. TOUS les projets sur lesquels je travaille semblent avoir du mal à avancer, j’ai beau peser sur le gaz, le moteur fait pouet pouet… Mais je sais que nous allons nous rendre à destination, il faut juste que l’engin se réchauffe un peu… Bon, il faut vraiment que je sois dans un état d’écoeurantite intense pour emprunter des métaphores à la mécanique automobile, mais n’ayez crainte. Je devrais me retrouver sur mes pattes très vite! (Vives les piétons).

Pour vous éclairer légèrement sur mes acrobaties artistiques, je dois vous préciser que je jongle trois contrats de mises en scène en même temps, deux de théâtre et une de spectacle multidisciplinaire, en plus d’écrire un show d’humour avec ma gang de fous et de me faire ausculter par des étudiants de médecine et de prêter ma voix à des programmes de mathématiques sur internet pour le ministère de l’éducation. Dans le cas des mises en scène, c’est la recherche de comédiens et de compétences techniques qui s’avère toujours le plus ardue (je vous rappelle que nous sommes en Alberta et que la pénurie de main d’œuvre frappe aussi le domaine des arts), dans le cas du show multimultitout, et bien, c’est une trop longue histoire, mais en gros, nous avons dû changer tout le concept pour accommoder un manque de disponibilité de salle et… de techniciens (en plus de nombreux malentendus entre les divers intervenants qui produisent et diffusent l’événement – pour ceux et celles qui travaillez dans la francophonie, vous devez lire entre les lignes).


MAIS sinon, tout va bien. Je suis hormonalement détraquée, boutonneuse et testostéronée (les médecins qui nous prescrivent la pilule pendant 15 ans ne nous mentionnent jamais que, lorsqu’on arrête, les surprises nous attendent), c’est la pleine lune et les feuilles sont jaunes dans les arbres.


Mais tout va bien.

Surtout qu’un bon ami avec de très bons contacts nous a déniché des billets pour aller voir le show de LOREENA McKENNITT ce soir. AAAAAHHHhhhhhhhh!!!!

Je vous en reparle dès que possible.


p.s. j’avais envie de mettre une belle photo pour accompagner ce blog, alors voilà ce que je vois de mon bureau et qui me rassure et me rappelle que si mes cycles à moi sont détraquées, ceux du temps sont toujours fidèles… La belle horloge de l’ancien bureau de poste de la Whyte Avenue. À cette adresse, on trouve maintenant un petit resto italien qu’on aime bien, le Chianti’s et le Billiards Club, où on ne va jamais parce que, franchement, moi, les pools...

13.9.07

L’automne albertain : ma journée préférée

J’ai toujours prétendu que ma saison préférée était l’automne. Probablement parce que, dans la province qui m’a vu naître, l’automne est la saison la plus somptueuse, la plus colorée et la plus romantique. Depuis que je me suis exilée et après de nombreux voyages dans des contrées ensoleillées et au climat sec, j’ai découvert ma nature méditerranéenne, les bienfaits de la lumière sur mon mental et surtout la légèreté qui m’enivre quand je ne suis pas accablée par l’humidité. Je n’ai pas vécu l’automne québécois depuis quatorze ans, ce qui se résume à dire que je n’ai pas vécu d’automne tout court depuis quatorze puisqu’en Alberta, l’automne, ça n’existe pas. Un jour, vous êtes en été, le lendemain, c’est l’hiver. (Vous vous apercevez subitement que les feuilles ont jauni tout d’un coup et sont tombées au sol pendant une de ces nuits venteuses typiques du mois de septembre, et voilà, on n’en parle plus, les arbres sont tout nus comme ils le sont de toutes façons 9 mois sur 12, la neige est à nos portes, et les bonheurs d’été, eux, sont déjà au rang des souvenirs lointains.)

La plus belle saison de ma jeunesse n’existe donc pas par ici, sauf peut-être par une journée comme aujourd’hui.

Mi-septembre, mi-semaine, mi-habitué à la routine de la nouvelle année du calendrier scolaire, on se lève un matin et Environnement Canada annonce un maximum de 7 degrés. À dire vrai, sur le site de Météo Média, on précise que la température ressentie est de –1 degré Celcius. On jette un coup d’œil dehors. Les gens ont remonté le col de leur veste, ils ont croisé les bras pour se réchauffer, rentré la tête dans leurs épaules, ils marchent d’un pas pressé, soufflés par le vent qui les plie presque en deux. On entend presque leur surprise, leur incompréhension, what the f**, comment peut-il faire aussi froid quand hier il faisait 22 degrés… Ceux qui portent encore leurs sandales se disent qu’ils vont attraper la crève, ceux qui ont pensé mettre un manteau regrettent de ne pas avoir apporté de gants.

C’est l’entre-deux saisonnier par excellence. On se demande quoi mettre, on n’a pas envie de sortir de la boule à mites nos pantalons de cor du roy, alors on enfile les deux ou trois premiers chandails de laine qui nous tombent sous la main et on enroule son écharpe d’été trois fois autour de son cou et on sort, tentant le tout pour le tout. Et, là, bien que l’on devrait être assommé d’un lourd coup de déprime, on se prend à trouver ça… merveilleux. On se balade dans le tourbillon des feuilles mortes, on se remplit d’une mélancolie romantique, on se voit, comme dans l’œil de la caméra de Woody Allen, embrumés dans nos complexités d’artistes, traversant Central Park pour chercher l’inspiration, les cheveux un peu gras et vêtu comme Annie Hall avec ses vestons d’homme et ses vieux chapeaux. On est assailli des meilleures idées de romans à écrire, on a des révélations sur la vie, on a envie de passer la journée à siroter du café dans un petit bistro européen en lisant Prévert ou d’aller visiter ce musée qu’on se dit qu’on devrait aller visiter un jour.

C’est la journée annuelle de l’automne albertain, alors il faut en profiter, elle arrive sans crier gare et repart aussi vite.

6.9.07

Clé de boîte postale, lave-vaisselle et autres préoccupations bourgeoises

Et bien, nous voilà installés au Heritage House. Plus que quelques cartons à défaire et des dizaines de photos à clouer aux murs et on aura presque l’impression de vivre ici, chez nous, et non pas à l’hôtel.

Six jours après l’emménagement, l’appartement se trouve peu à peu une âme, au fur et à mesure qu’on laisse nos traces de pièce en pièce, avec chaque va-et-vient qu’on effectue parce qu’on cherche encore où on a rangé nos machins, tout comme à chaque fois qu’on crie « Quoi? J’t’entends pas! » parce qu’on avait l’habitude de se parler aux quatre coins de notre ancien studio et que maintenant on aurait besoin d’un intercom ou de walkies-talkies. On vit dans l’espace, mes amis. L’espace spacieux.

J’ai fait l’expérience de ma première vidée de lave-vaisselle ce matin. Grandement déçue, je vous avoue. Encore une question spatiale peut-être, mais je crois que nous devons encore apprendre à bien disposer les morceaux à nettoyer en fonction du jet d’eau du dit lave-vaisselle. Les grumeaux au fond des verres étaient nombreux et la spatule à barbecue encore toute croustillante de sauce fromagée. J’ai dû tout relaver et j’ai trouvé que la promesse bourgeoise d’un monde meilleur miroitée par ce machin-laveur était une fourberie des plus frustrantes.

Autre crise matinale : au programme de mon jeudi, de nombreux rendez-vous dans le quartier francophone pour mettre en branle trois projets de mises en scène. Vers 8h15, toute prête à affronter la balade pluvieuse de la Whyte à la Marie-Anne-Gaboury, je cherche mes clés. Même après seulement six jours, je sais qu’elles devraient se trouver sur le petit crochet près du futur téléphone de l’entrée. Le petit crochet est tout nu. Je vérifie les poches de mon sac. Vides. Je regarde par terre, à travers le rack à souliers et les chaussures de mon époux, je garoche par-dessus mon épaule ma collection de Mary Janes chinois, j’ouvre au hasard deux ou trois tiroirs de la cuisine, le frigo au passage, mon pouls s’accélère, j’essaie de retracer mes allers et venues de la veille et puis… je clique. Mon charmant époux a pris mon trousseau de clés hier soir pour aller ramasser le courrier, car l’unique clé de la boîte postale s’y trouve. Le dit trousseau de clés est fort probablement encore accroché au sien. Dans son sac de travail. Au travail. C’est-à-dire sur un chantier, à Sherwood Park. C’est-à-dire à 40 minutes d’ici en voiture.

J’ai sacré et fouillé toutes les poches des jeans et des manteaux de la maisonnée pendant une demi-heure, au cas où, puis j’ai jeté l’éponge et je me suis résolue à annuler mes rendez-vous et à passer la journée dans l’appart.

À FAIRE CE WEEK-END : des copies de la clé de la maison à laisser chez Kevin et Lisette.


Mais finalement, la journée a été positivement productive. J’ai fait un café avec ma minable petite machine à espresso et, speedée comme une victime du syndrome de Tourette sur le Ritalin, j’ai fini l’installation de mon bureau et j’ai répondu à tous mes engagements annulés par téléphone et courriels.

J’attends maintenant le conteur Roger Dallaire et le violoniste Daniel Gervais qui doivent venir me rencontrer ici pour une réunion de production.

Si ça se trouve, je n’aurai plus jamais besoin de mes clés puisque je n’aurai plus jamais besoin de sortir de mon nouvel appart.


À surveiller, bientôt sur ce blog, une petite vidéo de ce nouvel appart. Une vidéo de l’espace, mes amis. L’espace. Spacieux.

29.8.07

Démantèlement

Ça fait drôle de voir le décor des quatre dernières années de sa vie s'évanouir un morceau à la fois. Les murs sont tout-nus, les bibliothèques sont vides, les planchers sont déshabillés, la poussière vole dans l'air.

Le soleil illumine mon petit salon jaune pendant que je gratte le fond de mon pamplemousse rose.

Une petite capsule nostalgie pour mon studio aux planchers de bois franc. Un tonique matinal pour un futur plus grand et plus haut. 1200 pieds carré au 6ème étage, en plein milieu du Vieux Strathcona...

Je retourne faire des boîtes!

22.8.07

Fluctuations : entre rush d’adrénaline et long fleuve tranquille

J’imagine que c’est la nature même de la vie d’artiste. Des périodes plutôt calmes où l’on a tout le loisir de caresser et de cogiter des projets, tout en prenant soin de notre santé et de notre équilibre mental. Et puis il y a les autres périodes, celles qui nous font vivre et payer le loyer, celles qui nous font vibrer en plus de nous faire vieillir de 10 ans et perdre des kilos.

Le mois de juillet et le début d’août, avec les vacances à la campagne, le beau temps et le programme de création ENTR’ARTS à Banff, ont fait partie de la première catégorie. Mais depuis quelques jours, je suis définitivement entrée dans la deuxième.

C’est bien connu, pour les pigistes, les lois de l’univers font toujours tout arriver en même temps. Les gros contrats, les réunions des conseils d’administration dont on fait partie, la visite de la belle-famille, le Fringe… et même un déménagement! Je jongle avec tout ça depuis mon retour de la Vallée de l’Okanagan, vous comprenez maintenant pourquoi je n’ai pas écrit depuis des lustres! J’aurais tant de choses à raconter, je ne sais même pas par où commencer et puis je n’ai pas vraiment le temps.


J’essaierai donc, en vrac, dans les prochains jours, de vous raconter des flashs des dernières semaines. Pour commencer, je vous suggère de consulter le blog de mon homme à sebland.blogspot.com pour voir les photos de notre voyage dans les montagnes et la vallée.

Les images vous donneront au moins une petite idée de tous les coups de foudre touristiques que j’ai vécus en deux semaines: Peachland, Summerland, Penticton, le Lac Okanagan, les cerises et les pêches les plus délicieuses du monde, le bon vin et les beautés historiques et hippies de Nelson! En plus du bon temps passé en compagnie de mes beaux-parents, de ma belle-sœur et de mon chéri.


Pour ce qui est d’ENTR’ARTS… le moment merveilleux de création que j’y ai vécu est quasi indescriptible. Quand on parle de « se sentir chez soi comme un poisson dans l’eau », c’est une comparaison adéquate. J’étais dans mon élément, j’ai fait des rencontres fabuleuses, j’ai découvert des univers artistiques géniaux, j’ai dansé, écrit, chanté, ri, créé, j’ai bouffé, bu, mangé, dormi et éveillé ma créativité par tous les pores de ma peau et dans tous les recoins de mon cerveau. Une bonne façon de me préparer au rush qui m'habite maintenant!

À bientôt.

2.8.07

Changement d'adresse

Tous les signes nous disaient qu'il était temps de déménager.

Tout a évidemment commencé avec l'augmentation de 290$ par mois de loyer. On s'est douté que l'édifice avait été vendu, mais personne nous en avait avisé. Puis on a remarqué que les corridors n'étaient plus nettoyés, que l'herbe n'était pas coupée, que la machine à laver coulait toujours et que la sécheuse ne séchait guère. Enfin, la goutte qui a fait déborder le vase: nous avons appris que la compagnie Epcor allait mettre notre vie en chantier pendant 6 semaines afin de refaire toutes les canalisations d'eau autour de notre (vieux) building.

Alors on s'est mis à chercher un autre endroit où vivre.

On avait déjà eu la puce à l'oreille en lisant une petite annonce dans le bloc à appartements de notre amie Lisette, en plein coeur du Theatre District d'Edmonton, à deux pas de la Whyte Avenue. Un logement identique au sien était à louer, au 6e étage, avec une belle vue sur le Farmers Market. Un appartement vraiment spacieux avec une salle à manger, un grand salon, une porte-patio et un balcon donnant à l'est, deux grandes chambres avec immenses fenêtres au sud, cuisine retapée, frigo et cuisinière neufs, lave-vaisselle, salle de lavage sur l'étage, patio et BBQ sur le toit du 15e étage... tout cela pour la modique somme de 1200$ par mois.

Gulp!

Je n'aurais jamais imaginé payer 1200$ par mois pour un loyer, sauf peut-être si je vivais à Toronto ou Vancouver... Mais voilà, Edmonton et Calgary ont bel et bien rejoint les plafonds vertigineux des grandes métropoles en ce qui concerne l'immobilier. Et, à moins d'aller s'installer en périphérie de la Ville des Champions et faire des heures de bus pour atteindre le centre, les locataires n'ont plus tellement le choix. Show me the money, baby.

Nous avons quand même tenté de visiter d'autres logements, tous entre 900 et 1200$, mais la plupart avait déjà trouvé preneurs ou ils étaient en piètre état. En ce moment à Edmonton, à quelques semaines de la rentrée scolaire, le "vacancy rate"(taux de disponibilité des logements) est de 1.2% seulement...


Mardi, à 15h, nous avons donc signé notre âme au diable du boum économique. Nous serons à notre nouvelle adresse, le Heritage House, voisins de Lisette et Kevin, à partir du 1er septembre.

Maintenant, il faut suivre la vague nous aussi... et se mettre à faire du cash, beaucoup, beaucoup de CASH!


Hum... Mais avant.



Je pars demain pour une formation théâtrale de 5 jours avec Jean-Marc Dalpé au Banff Arts Centre. Ensuite, ma belle-famille arrive de France et nous partons faire le tour de la Vallée de l'Okanagan!

Donc, après les vacances, on se mettra dans un état de visualisation afin de se mettre à faire du cash. Beaucoup de cash.

24.7.07

Un week-end à la campagne?

Comme tout le monde, quand on reçoit une invitation pour sortir de la ville, on l’accepte, on l’attrape et on ne la laisse surtout pas s’échapper. Surtout en plein été, surtout en pleine vague de chaleur. Surtout quand elle provient d’un ami artiste hyper-talentueux qui a acheté une terre à St-Vincent, près de St-Paul. Un week-end à la campagne? Attention... Beaucoup mieux que ça.

Nous sommes donc partis vendredi soir à bord de la voiture de Greg et de Cécile, compatriotes français, d’Alsace plus précisément, eux aussi en quête de voyage et de dépaysement. Sans même prendre l’avion, nous en avons eu pour notre déplacement.

Nous sommes arrivés chez Roger Dallaire vers 21h. Nous attendaient déjà notre hôte ainsi que Daniel Gervais, violoneux/niste franco-albertain de souche, Francis Mayrand, Lavallois gigueur, et sa copine Delphine, Réunionnaise qui a suivi son homme dans sa ruée vers l'Ouest.
Quand nous avons aperçu la petite maison originale de 1914, rénovée avec amour par son nouveau proprio, avec l’aide plusieurs membres de sa famille, nous avons su que tout était en place pour un week-end de musique festive et de bon temps.


Petite visite sur le site, bonsoir aux poules et aux cochons,
indications pour l’utilisation des bécosses au clair de lune, nous avons ensuite rapidement enchaîné avec l’apéro tardif dans la cuisine, digne d’une vraie soirée canadienne.
Une fois que la brunante fut bel et bien tombée, les accordéons, banjo et guitare de Roger et les violons de Daniel nous ont guidés jusqu’au feu. On oublie souvent l’existence du ciel étoilé quand on habite en ville. Le silence à couper le souffle. La vraie noirceur, celle qui abrite les elfes et les lutins. Sur la terre de 25 acres de Roger, tous ces mythes peuvent prendre vie.


Car de la bouche de Roger sort un monde fabuleux de contes et d’histoires farfelues. S’inspirant des récits de ses ancêtres ou de la vie au quotidien, il arrive même à transformer un accident très douloureux en matériel de scène. Nous avons été bon public ce week-end quand il nous a raconté la disparition récente de ses deux dents de devant. Mardi dernier, en utilisant un «crick » pour soulever une de ses cabanes qui avait besoin d’un plancher, le manche de l’engin a perdu prise vers le bas pour finalement remonter brusquement vers le haut, lui claquant la bouche, les lèvres et les dents. Ses deux palettes n’ont pas survécu au choc, complètement déracinées; les dents du dessous ont bougé mais ont pu être replacées par le dentiste. Celles du côté ont été ébranlées, mais elles retrouveront leur stabilité dans quelques semaines. L’os de la mâchoire du bas a été légèrement fracturé, mais une petite greffe d’os emprunté à sa jambe aura lieu plus tard cette année. Prétextant un spectacle pour vendredi soir (« a little white lie », puisque nous avons eu droit à un spectacle intime, oui, tout au long du week-end), Roger a pu convaincre le denturologiste de lui arranger une gueule décente dans la semaine. Il portait donc « ses dents rapportées » pour nous recevoir et, franchement, à part les deux petites coupures sur les lèvres, si on n’avait pas su qu’il avait reçu le poids d’une cabane dans la bouche, on n’aurait rien remarqué. Tout un soulagement, je peux en convenir, pour Roger qui a besoin de sa binette et de sa bouche pour assumer son métier de comédien-conteur-chanteur et musicien.

Samedi matin, après avoir tardé un peu au lit (puisque nous nous étions couchés peu après le premier cocorico de monsieur le Coq – pas le maître théâtral, le vrai coq du poulailler), après avoir grignoté du pain aux noix et du fromage de chèvre, nous avons mis le cap sur le lac Muriel. Le plus joli lac de l’Alberta, à ma connaissance. Le chalet de Marc et Adèle donne sur une jolie baie peu profonde où l’eau est agréablement tiède. Une belle plage au sable doux. Une brise rafraîchissante. Un soleil parfait pour bronzer, sans brûler.
Des jouets pour les garçons, Seadoo, bateau à moteur, quatre-roues, moto, mais qui plaisent quand même aux filles quand elles se laissent prendre au jeu...
Et puis, un gros repas en famille, les Dallaire savent recevoir, je vous en passe un papier. De retour au domaine de Roger vers 22h, les chansons à répondre ont trouvé moins d’écho parmi le public bien fatigué, alors Daniel nous a fait découvrir ses compositions mélodieuses et l’accordéon Mélodie de Roger a fait place à son gros frère, plus profond, plus sombre, pour nous bercer du répertoire international avec les belles mélodies prenantes des Négresses vertes et de Yann Tiersen. Le fabuleux destin des invités de Roger s’est terminé dans les bras de Morphée… Sourires aux lèvres.

Dimanche, plus de bonne heure levés, nous avons traîné quelques heures à table pour le petit déjeuner. Le bonheur de manger et de jaser à l’ombre de la galerie...

On a mis l’eau à bouillir pour préparer les breuvages chauds nécessaires aux esprits embrumés, Francis a moulu à la main les grains de café du BC. Nous avons raconté nos souvenirs de camps d’été, nos premiers touche-pipi en plus d’élaborer notre plan pour marier Roger dans l’année. Avis aux intéressées… notre Roger est un excellent parti (malgré ses dents rapportées -- c'est lui qui le précise--).

Finalement, pour s’arracher à leurs sièges, les gars ont eu une montée de virilisme en bûchant du bois et en nettoyant le poulailler. Les filles ont cueilli et nettoyé le « swiss chard », la laitue et les oignons du jardin (on oublie vite nos convictions féministes quand on renifle le caca des poulettes… et on préfère grandement avoir le nez dans les salades).
Avant le repas de l’après-midi, les plus crottés ont essayé la nouvelle douche, installée expressément par Roger-souffrant-pas-de-dents pour notre confort de citadins. Pendant que tout cuisait sur le BBQ, saumon entier aux petites tomates et coriandre, patates et oignons au beurre, le petit groupe, bière ou verre de vin de pomme en main, a parcouru les nombreux hectares de p’tit bonheur de Roger, visualisant toutes les possibilités de festivals de musique, de fest noz, de musées et d’aventures théâtrales qui pourraient y prendre place.

Puis le devoir nous a rappelés à la réalité, le retour à la ville était inévitable, mais les heures passaient sans vouloir nous laisser partir. Nous avons quand même repris la route après quelques heures à table, enchantés de notre fin de semaine, la peau pleine de soleil et le cœur rempli de rires et de notes de musique.

Merci à tout le groupe et surtout à Roger pour ce merveilleux voyage. À la prochaine fois!



Il y a d'autre photos sur le blog de seb:

http://sebfreeland.blogspot.com/

18.7.07

Restée sur le bord du quai, je vous regarde

Assis à côté de moi au Café Wild Earth, un couple dans la trentaine et une dame, probablement sa mère à lui, discutent de la tendance du moment. La dame dit qu’elle ne pense pas que ce soit une bonne idée de s’associer à ce phénomène, les gens y exposent des choses beaucoup trop personnelles et deviennent voyeurs des vies des autres. Le fils semble dire qu’il s’en fout, qu’il doit s’y mettre, il ne peut plus être exclu de ça plus longtemps, tous ses amis en font partie, il a l’impression de manquer le bateau.

-- Je perds le reste de la conversation pendant quelques minutes alors que j’écris dans mon journal électronique au sujet d’une discussion que j’ai eue avec Cathia à propos du besoin d’écrire un journal, de vidanger ses émotions ou de raconter sa vie à une confidente (conversation très intéressante, soit dit en passant, pour nous qui croyons fermement que « parler, c’est déjà un peu écrire »). --

Je reviens à mon trio quelques secondes plus tard pour me rendre compte qu’ils parlent maintenant d’autre chose, ils sont à fond dans l’AUTRE sujet de l’heure. La dame se demande si la version sur le web est authentique. Le fils essaie de deviner qui va mourir à la fin. La fille insiste qu’il faut absolument être au poste samedi soir à minuit et une minute. Sinon, on va rater le train.


Je me suis toujours considérée comme une personne relativement branchée sur l’actualité et les phénomènes de mon temps. Mais là, je dois l’avouer, en ce qui concerne FACEBOOK et le dernier HARRY POTTER, je suis vraiment passée à côté. Je suis restée sur le quai et tout le reste du monde me fait des beubyes fébriles en s’éloignant lentement vers des lieux qui me sont inconnus.


Premièrement, FACEBOOK. Si on n’en a pas encore entendu parler, c’est qu’on vit dans un bunker anti-nucléaire depuis des mois. À tout bout de champs, on me glisse dans une conversation « savais-tu qu’Il n’est plus avec Elle? Son statut civil a changé dans son profil ». « Savais-tu qu’Il est retourné dans l’est? » « Je pense qu’Elle n’aime pas vraiment sa nouvelle job… » « Elle s’est fait couper les cheveux, j’ai vu une photo. » Oui, mes interlocuteurs ont appris tout ça sur Facebook.

Facebook. Mon amie Yannick m’en avait parlé l’automne passé en me disant « forget myspace ou ton blog, now it’s Facebook ». On m’avait déjà recrutée plus d’une fois pour « Tag » et « hi5 » et tous ces trucs, mais tout comme à la belle époque de MSN, je n’ai jamais mordu. Personnellement, je n’ai rien contre Facebook, ni contre Myspace d’ailleurs, que je considère vraiment efficace pour le réseautage et la visibilité des artistes de la musique surtout, mais, pour être franche, je passe déjà assez de temps tous les matins à vérifier mes courriels et puis à surfer sur Cyberpresse, Météomédia, The Sartorialist et PerezHilton, en plus de lire tous les blogs de mes amis. Je ne pense pas que la drogue Facebook serait bonne pour moi.

Car des sites comme Facebook créent des dépendances surtout chez ceux qui travaillent dans des bureaux, devant des ordinateurs, toute la journée. Quel bel outil de communication et… de procrastination! Alors, ne me cherchez plus sur Facebook et ne me demandez plus d’être votre ami par courriel. Ce n’est pas que je ne vous aime pas. J’ai seulement déjà trop de vices électroniques comme ça. (Et il faut bien que je travaille un peu.)



Pour ce qui est de Harry le potteux et sa bande, vous n’allez pas me croire. Mes amis, eux, n’en reviennent pas : j’ai lu aucun des livres et j’ai vu aucun des films. Voilà. Je l’ai dit.

Et si je n’ai pas encore pénétré l’univers de J.K. Rowlings, ce n’est pas du tout par snobisme. Je vous l’assure. Je lève mon chapeau à l’auteure (comme je suis fière que cette réussite ait été accomplie par une femme!), j’applaudis le fait que, grâce aux aventures d’Harry, des milliers de jeunes se soient mis à la lecture et je CROIS tous les adultes qui m’assurent que ce sont d’excellents livres (et de bons films). J’ai tout simplement manqué le bateau. Les 3 ou 4 premiers tomes me sont passés sous le nez, ensuite je me suis dit que je ne voulais pas voir les films avant d’avoir lu les livres, le temps a passé, j’ai même une amie qui m’a prêté le coffret des 5 premiers livres pendant les vacances de Noël de 199?, mais j’avais tellement d’autres trucs à lire que j’ai gardé les bouquins dans ma bibliothèque pendant des mois avant de les lui remettre, sans les avoir lus, et puis… Et puis, voilà.

Voilà qu’à quelques jours de la sortie du dernier tome, je suis probablement la seule vierge du phénomène Harry Potter de toute la planète.

Mais contrairement à Facebook, qui est un phénomène passager (en général, ces engouements électroniques durent tout au plus deux ans), Harry Potter est et restera un classique de la littérature jeunesse. Et les classiques, on peut se les approprier quand on veut. Quand on a le temps. Et quand on n’a rien de mieux à lire.

Un jour, un jour… Oui, oui, mes amis. Un jour, je lirai tout Harry Potter.

16.7.07

ENFIN, C’EST NOTRE TOUR!

Oui, depuis des années, les vagues de chaleur frappent tout le monde sauf nous. Les canicules du Québec, les mercurothons de la France, les vieux qui pètent au frette, les gens qui dévalisent les Wal-Marde de leurs stocks de ventilateurs... Jamais nous ne connaissons pareille frénésie! Mais plus maintenant. Nous avons notre propre vague de chaleur, bien à nous (et en plus, elle est bien plus agréable puisque nous n’avons pas l’humidité insupportable de l’est)!

Bon, si je vous écris aujourd’hui c’est tout de même parce que nous avons un petit moment de répit en ce lundi de la mi-juillet… Alors j’ai assez d’énergie pour prendre mon ordi et écrire. Mais si la tendance annoncée se révèle vraie, nous reprendrons, dès mercredi, les sommets vertigineux des 35 degrés! Et j’en suis RAVIE!

Pour la plupart des gens, les grandes chaleurs sont pénibles. Ils veulent absolument se procurer l’air climatisé, la piscine de luxe, le méga-ventilo à puissance méga-hertz, ils crient, ils pleurent, ils veulent se mettre la tête dans le congélateur, ils n’en peuvent plus… moi, je dis, IL NE FAUT PAS SE PLAINDRE! Dans quelques semaines, ce sera déjà la fin! Le mercure va redescendre, les vents vont apporter de la pluie et, oui, elle va revenir, oui, oui, LA NEIGE, elle va nous rattraper, la maudite, avant même qu’on n’ait pu cligner des yeux!


La chaleur, la sueur, les litres de liquides absorbés, ça exfolie les toxines! Ça rend la peau douce! Et puis, le bronzage, quel make-over tout à fait exquis! On a enfin les couleurs qui prouvent qu’on n’est pas des cadavres! On est vivant! Et les soirées ensoleillées jusqu’à 23h? Et les après-midis à relaxer, les pieds dans l’eau dans les bassins publics de la ville? Et les BBQ dans la vallée? Et les verres de rosé sur le balcon d’un ami qui vit au 15ème étage? LE BONHEUR!!!! Et je ne vous parle pas des pop-sicles aux fruits dégustés sur la Whyte à minuit ou des douches froides à 3h du mat juste avant d’aller dormir… HOT HOT HOT.

13.7.07

Une reine déchue

Quand j'ai pris le train pour traverser le pays en 1994, c'était quelques semaines après le suicide de Kurt Cobain. C'était le début de la fin du Grunge. Je me rappelle encore que nous étions plusieurs à lire l'édition Cobain de Rolling Stones. On portait encore nos chemises à carreaux trop grandes, nos cheveux longs tout mélangés, nos jeans troués. On avait encore le vague-à-l'âme de l'époque, mais on sentait que ça allait changer.

Et presque au même simultanément était sorti le nouvel album de Hole, Live through this, au titre étrangement prémonitoire (ou un autre bon coup de marketing de la maison de disque). En bonne enfant du grunge, j'avais eu de la sympathie pour Courtney Love à ce moment-là, imaginant la scène inimaginable de retrouver son homme avec une balle dans la tête, rester seule avec un bébé orphelin de père, etc.

Et puis les années ont passé. Nous avons tous arrêté d'écouter Nirvana, Pearl Jam, L7, The Breeders, Soundgarden et les autres. Le grunge est mort de sa belle mort et on a coupé nos cheveux, on a remisé nos vieilles guenilles au placard.

Et puis un jour d'hiver de 1998 ou 1999, je ne sais plus, je suis au Safeway, en ligne à la caisse. Pour passer le temps, je jette un coup d'oeil aux stands de magazines people et j'aperçois, en couverture, une femme qui ressemble étrangement à Courtney Love. Je me dis "ce n'est pas elle, ça ne se peut pas". Je prends le magazine, je scrute les grands titres. Eh ouais. Courtney Love en gros plan, avec ce qui semble être un nouveau nez, un nouveau visage. Je suis sidérée. Ok, on s'est coupé les cheveux, ok, on a repris un peu de joie de vivre, mais... les enfants du grunge, ça ne se fait PAS refaire le nez et la face pour avoir l'air d'une Barbie! Je cours chercher mon coloc de l'époque, J-F, très grand fan de Miss Love, qui m'attend déjà avec son épicerie. Je prends le magazine et je cache avec ma main le nom de l'infâme starlette refaite au scalpel. Je lui dis: "devine c'est qui?" Il regarde la couverture, ne sourcille même pas. "Je sais pas". Ben non, cherche un peu, essaie. Tu la connais TRÈS bien. ...

Courtney Love, man.

Quoi?

Tous les deux, dégoutés, déçus, on n'en revenait tout simplement pas. C'était la fin de nos beaux idéaux sur les musiciens, les vrais artistes, ceux qui restent eux-mêmes et ne font pas de compromis. Maintenant, on se disait que oui, elle avait bien été capable de profiter du tapage médiatique entourant le suicide de son mari pour lancer son album, oui, même ses essais assez intéressants au cinéma nous paraissaient ridicules.

Les années ont défilé, je n'ai plus vraiment porté attention aux frasques de Courtney Love, ses déboires de droguée et passage au tribunal. Elle ne faisait plus vraiment de musique de toutes façons.

Mais il y a quelques semaines, je suis tombée sur un article racontant que Love avait subi de nouvelles chirurgies afin de redevenir comme avant, d'avoir un visage plus 'naturel'. Comme je ne savais plus de quoi elle avait l'air de nos jours, j'ai fait quelques recherches et je suis, bien plus solidement qu'en 99, tombée sur le cul.

De la même trempe que Michael Jackson, La Toya, La Cat Lady et tous ces autres freaks de la chirurgie esthétique, j'ai retrouvé la reine déchue du mouvement grunge.

Si vous voulez halluciner, regardez cette vidéo sur le site de Perez Hilton.

http://perezhilton.com/?p=1401

11.7.07

L'album de l'été

L'an passé, c'était Le coeur dans la tête, d'Ariane Moffatt.


Cette année, je repasse en boucle, dans mon iPod et dans mon salon, The Reminder, de FEIST.

Je ne m'en lasse pas, je ne sais pas pourquoi. Peut-être parce que c'est à la fois joyeux et léger, mais avec quelques titres pleins d'émotions et de sincérité. Brandy Alexander. The Park, surtout, que j'aimerais chanter moi-même si je pouvais m'accompagner à la guitare.


Et j'ai entendu quelque part que Feist a déjà vécu à Calgary. Et maintenant, elle vit à Paris. Ou à Londres. En tous cas. Je l'aime bien, cette fille.

6.7.07

Ce qui devait arriver…

Le sujet est surexploité, notre patience aussi. Le boum en Alberta, on le respire, on l’entend, on le voit, on en parle, on en rit… et on en pleure. Ce qui devait arriver est arrivé. La chance m’avait été fidèle jusqu’à présent, j’avais toujours eu un toit sur ma tête à un prix raisonnable et des proprios plus que décents. Tout ça a changé hier après-midi quand j’ai trouvé une feuille de papier glissée sous la porte de mon appartement.

Je l’ai aperçue, cette petite missive à l’allure inoffensive, et tout de suite, elle me narguait. Je n’ai même pas espéré recevoir des mots doux de la part des voisins ou une invitation à un mariage improvisé comme nous l’avions fait en février 2006. Non, je le savais tout de suite. Une feuille glissée sous la porte, c’est immanquablement un message des propriétaires. Parfois pour venir faire une inspection quelconque, pour vérifier le système de chauffage, etc. Mais hier, il faisait 33 degrés celcius, tout le monde jubilait de bonheur et j’ai su tout de suite que j’allais recevoir une douche froide.


3 MONTHS NOTICE : RENT INCREASE

Ça y est.

De combien, vous demandez? Attachez votre tuque.

290.00$

Une AUGMENTATION 290 DOLLARS! Près de 60% de ce que je paie depuis 4 ans.

Et oui, mon petit one-bedroom, un 3 1/2 en langue québécoise, me coûtera 850.00$ par mois à partir du 1er octobre.


BOUM!!!!!

Oui, le boum, quand ça vous frappe, ça fesse, et ça fesse fort.

3.7.07

Voilà l'été!


ENFIN!!!!!!!!!!!!!!!

Je sais, je n'écris pas souvent et quand j'écris, je parle de météo, ce n'est pas très original, j'en conviens, mais je suis comme un cactus, moi, j'ai besoin de soleil. Et de temps chaud. Et de temps sec. Et bon, oui, j'ai les jambes qui piquent un peu, il faut bien ressortir le rasoir quand on ressort les robes du placard.

Je suis donc doublement de bonne humeur, il fait beau et je me sens vraiment en vacances. En effet, le mois de juillet s'annonce relaxo-mon-coco. À part quelques réunions en vue de deux gros projets classés top secret (je vous en reparlerai dès qu'ils se seront confirmés), je n'ai pas de contrats à boucler. En plus des bains de soleil, des BBQ dans le ravin et des cafés avec mon amie Cathia qui est en ville pour l'été (yé!), voilà donc mon programme de bonheur estival: recherche, écriture et lecture. L'année 07-08 s'annonce déjà bien remplie côté travail: je monte une pièce de théâtre sur l'intimidation avec des ados, je conceptualise les cérémonies d'ouverture et de fermeture des Jeux de la francophonie 2008 et je dirige le Gala de la chanson de mai. Avec ça, je suis assurée de payer le loyer, tout le reste est un bonus. Je peux donc aussi profiter du temps libre de l'été pour retravailler mes textes qui seront publiés dans un recueil collectif d'écrits de femmes albertaines, en plus de monter mes demandes de subventions pour un autre gros projet théâtral. Il y a du pain sur la planche, mais je suis hyper motivée!


Nous venons de terminer, avec la Gang du RiRe, deux séries d'animation et de spectacles à Edmonton chante et la Fête Franco de Jasper. Une bonne dose d'adrénaline et de party (pour voir tout ça en images, allez sur le blog de Seb, photographe officiel: www.sebfreeland.blogspot.com) qui fait toujours du bien au moral et au sourire.

Autres petits bonheurs de l'été? Un petit verre de Ricard en apéro. L'immense ciel albertain encore clair à 23h. Une salade thai au tofu sur la terrasse d'un resto. Mon homme tout bronzé tout nu dans mon salon.

Eh ouais. Jojo le cactus est de bien bonne humeur.

17.6.07

L'année du cocon

(Oui, "cocon", pas cochon.)

Quand Seb a emménagé chez moi en novembre 2005, je ne cessais de le préparer mentalement à l'hiver albertain (tu sais, les jours sont très courts, il fait noir tout le temps, parfois il fait -30 pendant des semaines, ça va être plate par moment, on devient les rois du cocooning, etc...). Il s'attendait au pire et finalement il a eu le meilleur des mondes, pas beaucoup de neige, pas de grands froids, même une semaine à +12 degrés en février! L'hiver albertain? Pas trop mal, pour un Breton habitué à se les geler dans l'humidité glaciale de l'Atlantique.

Et bien, cette année, on pourra dire qu'il a effectivement compris le sens profond du terme "cocooning". On n'en revient toujours pas: il a commencé à neiger en octobre et ça s'est arrêté en mai. Puis, brève trève ensoleillée, une jolie semaine de 32 degrés (pendant que, moi, j'étais sous la pluie à Montréal, oui, l'ironie) et voilà que... nous attendons toujours l'été (pendant que, oui, je sais, ironie, c'est la canicule dans la belle province).

Il fait clair jusqu'à 23h, ce sont les plus belles et les plus longues journées de l'année, mais on reste à l'intérieur à regarder la pluie tomber parce qu'il n'y a rien à la télé (ben oui, ironie, c'est l'été). On s'enveloppe même parfois dans une petite couverture, on s'entortille, petites chenilles, dans notre cocon, à attendre l'éclosion. Parce que oui, évidemment, on a toujours espoir de bronzer un peu, de faire des BBQ dans le ravin, de sortir nos robes soleil et nos gougounes.


Surtout que les deux plus gros festivals francophones de la province s'en viennent. Si vous êtes dans le coin, ne manquez pas EDMONTON CHANTE (22-23-24 juin), avec la merveilleuse Jorane, le brillant-fou Damien Robitaille, Johnny Cajun, Oztara, Tricia Foster, Raph Freynet, etc. Et puis la fin de semaine suivante, LA FÊTE FRANCO à JASPER, avec Les Batinses, Les Roturiers, nos bons chums d'Allez Ouest et le super reggae man Kaya Laflamme. Ah oui, et au programme de ces deux festivals, un certain collectif d'humour... le R.I.R.E.

Rain or shine... on sera là.



www.edmontonchante.ab.ca
www.fetefrancoalbertaine.ca

10.6.07

Pénélope Jolicoeur


Les bons côtés de la vie de pigiste


Allez voir le site de l'artiste-graphiste Pénélope Jolicoeur... J'ai croisé son univers charmant et rigolo dans la foulée des bloggeuses de Paris que je visite de temps en temps (Café Mode, Garance, Caroline Daily, etc).

Vous y passerez des heures!


http://www.penelope-jolicoeur.com/

6.6.07

Le coeur de la grosse pomme

Je sais que vous êtes tannés de voir apparaître "Derniers préparatifs" quand vous cliquez sur mon blog... qu'à cela ne tienne, je suis de retour.

De retour à Edmonton, de retour dans mes quartiers généraux, enfin auprès de mes trois hommes, mon mec, mon chat et mon Mac. Eh oui, le voyage fut long sans mon mari, mon minou et mon ordi, voilà qui explique aussi pourquoi je me suis tue pendant ces trois semaines, pas de blog et pas de courriel. J'en ai pourtant long à raconter!


Qui dit New York... dit Broadway

Seb a déjà mis de belles photos sur son blog, alors je ne ferai pas dans le diaporama touristique, mais je vous parlerai plutôt des shows que nous sommes allés voir. Parce que, qui dit New York dit... BROADWAY! Pas de Lion King, de Mary Poppins et de A Chorus Line pour nous, nous avons préféré faire la file pour une nouvelle comédie musicale qui fait un tabac depuis l'hiver dernier: SPRING AWAKENING. Exploré d'abord sur le Off Broadway, ce show regroupe de jeunes artistes (tous sont âgés de moins de 24 ans), chanteurs et danseurs qui ont, à leur manière, remanié et rajeuni la comédie musicale habituelle. L'éveil sexuel de l'adolescence est transposé dans la vieille Europe du 19ème mais raconté au son de la musique rock, grunge, folk et métal. Dynamique à vous donner envie de chanter et danser avec eux, touchant à vous déchirer le coeur et bouleversant à vous habiter pendant des heures après la dernière note.

Nous sommes aussi allés voir une pièce de théâtre, JOURNEY'S END, grâce aux recommandations d'une gentille dame new-yorkaise rencontrée dans la file d'attente du TKTS (où l'on peut avoir des billets à moitié-prix quelques heures avant la représentation): hyper poignant. Dans un bunker britannique de la Première guerre mondiale, on assiste au désarroi des soldats et à toute l'absurdité de la guerre. Un peu comme le film Joyeux Noël, mais au théâtre, c'est comme si on était dans le bunker avec eux.


Coups de coeur new-yorkais

À travers la fébrilité de la ville qui ne dort jamais, j'ai eu le coup de foudre pour les quartiers plus tranquilles: Greenwich et le West Village. Les petites rues bordées de grands arbres touffus, les cafés et les restos vieillots, les brownstones et les bâtiments en bois. J'aurais passé des jours à m'y promener.

J'ai aussi fait un mini-pélerinage pour jeter un coup d'oeil aux quartiers généraux mythiques de grands artistes du 20ème siècle. Le Dakota Building, où a été assassiné John Lennon et où vit encore sa Yoko.


Je devais passer par le Chelsea Hotel, en l'honneur de Leonard Cohen et sa chanson dédiée à Janis Joplin et une certaine fellation, mais aussi pour tous les autres qui y ont crashé: Bob Dylan, Sid Vicious et Nancy, Arthur Miller, Jack Kerouac, pour ne nommer que ceux-là.


J'ai également eu plusieurs pensées pour les girls de Sex and the City, et notre Samantha à nous (aka, Sugar Kev), nous a traînés dans LE bar gay de New York, le Splash. Cathia nous avait rejoint pour le week-end, alors on a dansé jusqu'à suer comme des Madeleine et Cathia a failli se battre avec un barman à moitié nu qui refusait de lui donner de l'eau.


Mais nous avons en général été agréablement surpris de la gentillesse des New-yorkais. Plusieurs nous ont offert leur aide et leurs conseils, ils étaient courtois et aimables. Il paraît que depuis le 11 septembre, la grosse pomme a le coeur plus gros et plus ouvert aux autres. Et c'est ainsi très plaisant de s'y exiler, pour quelques jours.

14.5.07

Derniers préparatifs

Il y a un an, j'écrivais à peu près la même chose sur ce blog. Effectivement, nous partons demain pour New York, nous avons passé la soirée à préparer les bagages, à préparer Léo pour aller chez la gardienne (Tatie Renée), à faire la vaisselle et le ménage (deux grosses semaines de show et d'ateliers derrière nous, disons qu'on a -un peu beaucoup- négligé la poussière et les boules de poil du printemps).


Je me lance en politique

Eh oui, parce qu'il faut bien s'y plonger pour faire avancer la cause des arts et de la culture en Alberta, j'ai été élue représentante du secteur théâtre sur le conseil d'administration du RAFA (Regroupement artistique francophone de l'Alberta). Je suis aussi sur le conseil exécutif et, comme les postes de trésorière et de secrétaire ne sont pas ma tasse de thé, je me suis aussi présentée comme vice-présidente. Qu'est-ce que tous ces beaux titres ont à m'offrir? Pour l'instant, je n'en ai qu'une vague idée, mais je vous tiendrai au courant au fur et à mesure que se concrétiseront mes nouvelles tâches. Le RAFA fait déjà beaucoup pour nous depuis ses débuts, offrant de la formation, des occasions de réseautage et une représentation politique au niveau provincial et national. De gros projets sont en marche, entre autres, un programme de perfectionnement pour les artistes professionnels du théâtre, de la musique et de la danse. 5 jours de retraite et d'ateliers au Banff Center for the Arts au mois d'août. Nous aurons l'honneur de recevoir des formateurs de renommée, dont Jean-Marc Dalpé en théâtre et Luc de la Rochelière en chanson. Montagnes rocheuses et création artistique: pensez-vous qu'on n'est pas chanceux rien qu'un peu?


Ah, et puis, oui, je m'en vais à New York par-dessus le marché... Non, je n'ai pas à me plaindre!

4.5.07

micros, chanteurs et lipsynch

Désolée si je ne donne pas de nouvelles depuis quelque temps. Je suis en répétition depuis une semaine, nous venons tout juste de terminer la générale, je suis plutôt crevée mais je sens que nous avons un bon show... Trois interprètes, deux auteurs-compositeurs-interprètes et un groupe qui courent la chance de se rendre au Chant'Ouest et puis au Festival de la chanson de Granby. En plus d'un "house band", la gang du RiRe qui anime et le groupe Allez Ouest comme invité. Je gère donc en ce moment une bande de 25 joyeux lurons en délire. Jojo, la médiatrice par excellence, pratique intensément la résolution de conflits et la gestion de problèmes techniques. Oh, et oui, à la base, je suis là pour faire la mise en scène.

Mais on s'amuse vraiment comme des petits fous.



Et je suis aux anges parce que j'ai finalement mis la main sur des billets pour la première de LIPSYNCH, la nouvelle création de Robert Lepage. J'irai voir ça avec Cathia le 1er juin prochain à Montréal, dans le cadre du Festival Transamérique. Je jubile donc.

À bientôt. Bisous à tous.

24.4.07

Mon toit

Bon, vous le savez déjà, le boum économique a fait monter, entre autre chose, le prix des maisons et le prix des loyers en Alberta. Des prix RIDICULES, si vous voulez mon avis, une situation grotesque et, maintenant, carrément dommageable pour la population edmontonnienne. Ce n’est pas un phénomène nouveau, l’expansion, la gentrification, toutes les grandes villes y font face et moi, ça m’inquiète énormément.

Voyez-vous, Edmonton est une ville très culturelle, remplie d’artistes (je sais, ça surprend toujours les gens, mais y’a pas que des cowboys et des magnats du pétrole dans le coin). Pendant 9 ans, j’ai habité dans ce qu’on appelle un « fourplex », un petit bloc avec 4 appartements construits sur deux étages. Nous avions donc 3 chambres à l’étage et une au sous-sol. Au rez-de-chaussée, un grand salon avec balcon, une grande cuisine et une petite salle de bain. En plus de la chambre du sous-sol, un espace pour la laveuse-sécheuse et l'entreposage. Le prix de ce grand loyer? 600$. Aucune augmentation en 9 ans et toujours au minimum 4 locataires dans la place. Si vous faites le calcul assez vite, de 21 à 30 ans, ça ne m’a pas coûté très cher pour me loger et ça m’a permis de lentement développer une carrière d’artiste pigiste, en plus de voyager à tous les ans. Pensez-vous que j’en serais là si j’avais eu à payer 800 ou 900$ par mois pour avoir un toit sur ma tête?

Combien coûte un tel appart maintenant? Multipliez au moins par deux et, dans certains cas, par trois. Mais le problème ne réside pas seulement dans le coût. Les petites maisons qui étaient autrefois à louer ont toutes été vendues (dans le centre de la ville, rien ne se vend plus en dessous de 300 000$ maintenant) et les duplex, triplex et autre plex, en plus de plusieurs blocs-appartements, ont tous été transformés en condominiums et vendus, à gros prix, dans le temps de le dire.

À pareille date l’année dernière, juste après la fin des cours universitaires, je voyais chaque jour deux ou trois appartements à louer. Cette année, je peux compter sur les doigts de ma main les logements affichant le signe « For Rent ». Je connais plusieurs amis qui ont été gentiment expulsés de leur appart parce que leurs bâtiments se font raser pour laisser place à la construction de méga-complexes de condos de luxe (qui, dans quelques années, seront probablement déclarés « leaky condos », comme bien d’autres. Et le pire là-dedans, c’est que les gens les achètent quand même, à 250 000$ et même plus…). Ces amis délogés cherchent en vain des apparts décents. La plupart d’entre eux gagnent de bons salaires, mais sont découragés à l’idée de payer 1000$ pour un « one-bedroom »…

Comment font donc les gens qui gagnent 10$ de l’heure? Comment feront donc tous les artistes qui ont choisi Edmonton et l’appréciaient pour sa qualité de vie?

Dans des villes comme Montréal, Toronto ou New York, la gentrification pousse toujours les artistes à changer de quartier. Quand les vrais artistes montréalais (pas la petite poignée qui fait le front d’Échos-Vedettes) n’ont plus été capables de se payer le Plateau Mont-Royal, ils ont migré vers Hochelaga-Maisonneuve ou Saint-Henri. À New York, ils se sont installés à Brooklyn et maintenant ils sont encore forcés de bouger vers Queens.

Le problème avec Edmonton, c’est qu’il n’y a pas de vieux quartier pas encore « hip », il n’y a rien en dehors des limites de la ville, sauf les nouvelles banlieues, justement, qui ont poussé comme des champignons et offrent des paysages carton-plâtre de grosses cabanes à 4 garages toutes collées les unes sur les autres, sans arbre et sans caractère.

Où iront les artistes, les marginaux, les jeunes familles d’Edmonton puisqu’ils ne pourront jamais se payer des cabanes à 400 000$? Je me le demande bien. Surtout que je fais partie de ces gens-là.

Seb et moi voulions trouver un plus grand logement l’année dernière. Louer une petite maison peut-être. Au moins, avoir une pièce de plus pour faire une chambre d’amis et un bureau. Cette alternative est devenue carrément impossible. Pour le moment, on s’accroche, en croisant les doigts, à notre petit « one-bedroom » en plein cœur du Old Strathcona. On embrasse nos planchers de bois franc, on savoure notre bon deal à 560$ par mois et on remercie l’univers d’avoir des proprios humains qui n’ont pas augmenté le prix de notre loyer encore, simplement parce qu’ils pourraient le faire (il n’y a pas de régie du logement en Alberta, les proprios peuvent donc faire ce qu’ils veulent… et ils le font).

Avant, je me disais « il y aura toujours Saskatoon! », mais non, ce n’est même plus une option puisque les villes de la Saskatchewan connaissent maintenant le même problème depuis qu’ils ont découvert des sables bitumineux dans le nord de la province!

Bah… si jamais on nous pousse au pied du mur et qu’on est obligés de nier nos vocations pour devenir fonctionnaire ou ingénieur, tant qu’à payer 1500$ de loyer par mois, on ira s’installer à Vancouver. Au moins, on aura la mer.

23.4.07

AVRIL: point final

Le mois d'avril met un point final à bien des choses: fin de l'hiver (en théorie), fin de l'année universitaire, fin des saisons artistiques, fin des rapports d'impôts, etc. Toutes ces fins m'accaparent et expliquent bien pourquoi je n'écris pas souvent dans mon blog depuis quelques semaines.


Mais, cette année, s'ajoute aux moments émotifs d'avril une bonne nouvelle de la part de la bureaucratie gouvernementale: voyez, sur la photo, le visage du soulagement. Mon chéri, monsieur Sébastien Guillier-Sahuqué est officiellement résident permanent du Canada!

On a fait péter le champagne pour l'occasion (du vrai, quand même, sauf pour les verres) et on a partagé ça avec les amis, mon frère et mes nièces. Enfin, l'attente et l'inquiétude sont apaisées. On peut continuer à bâtir notre vie et entamer de nouveaux projets ici! Jusqu'aux prochaines démarches... avec la bureaucratie française. Aie aie aie.



Mais pour le moment, on travaille fort, le Gala albertain de la chanson s'en vient à grands pas. La semaine dernière, nous étions à Calgary avec l'équipe. Les artistes de l'édition 2007 ont donné un très bon show. Devant 240 ados, c'était le délire! Ils ont même eu droit à la signature d'autographes après le spectacle. Le début de la gloire, je vous dis!

Si vous voulez en savoir sur nos artistes musicaux, visitez le www.musique-alberta.ca

14.4.07

Start spreading the news...


Comme à tous les printemps, j'ai des fourmis dans les pieds. Je célèbre d'ailleurs cette année 10 ans de voyages annuels. En 1997, lors de la longue fin de semaine du congé de la reine, je me suis envolée vers l'Europe pour la première fois. L'année suivante, toujours à la mi-mai, je partais voyager trois mois en Amérique centrale. Après, les dates de départ se sont éparpillées entre mai et septembre, mais tout de même, à chaque année, quand arrive avril... j’ai envie de faire mes bagages, je parcours les rangées de livres de voyage dans les librairies, je rêve de prendre le taxi pour l'aéroport.

Cette année, je mets le cap sur l'est du pays, pour voir famille et amis, mais avant, je fais un petit détour. Je me gâte. Une petite semaine à NEW YORK. Start spreading the news, I'm leaving on May 15th!

Section « travel » du libraire de la Whyte Ave, j'ai spotté rapidement le logo de Lonely Planet et me voilà avec une nouvelle bible de chevet: NYC.


J’ai visité New York qu'une seule fois, il y a 17 ans. J'en avais donc 17 (et il faudra bien que j'y retourne quand j'aurai 51 et 68 ans, parce que j'aime bien ça, les cycles). Nous étions donc 105 filles, à la veille de terminer nos études secondaires, lancées dans Times Square, virées sur le top de l'Empire State Building, buzzées de prendre le métro new-yorkais, flabergastées de voir la statue de la liberté, émues devant le Dakota où Lennon a été assassiné. L’image la plus forte, gravée sur ma rétine : au loin, le skyline de Manhattan, en arrivant en autobus. La Husdon River entourant un paquet de gratte-ciel et deux tours immenses qui dépassaient de tout ça. Deux tours de Babel pour s'approcher des dieux. Qui aurait cru que, onze ans plus tard, elles seraient réduites à un déluge de poussières...


L’idée que je me faisais de New York, même avant 1990, a été modelée par la télé et les films. Vous vous rappelez de Sesame Street? Les personnages réels et les marionnettes se tenaient sur les larges escaliers des brownstones. À côté, des poubelles d’aluminium d’où sortait le Cookie Monster et des petits lampadaires verts aussi grands que Big Bird. Même à 3 ou 4 ans, New York semblait cool, multi-ethnique, artistique. J’ai joué longtemps avec la maison Sesame Street de Fisher Price. Sans le savoir, j’aimais déjà les vieux appartements de briques avec des planchers de bois franc, les rues animées, les ruelles qui montrent l'envers du décor, l’exostisme et la bonne bouffe qu'apportent les quartiers chinois, italiens, juifs, latinos...




Et puis le film FAME à confirmer tout ça. Une école de « performance arts ». Ça y était. Je voulais vivre là, moi.


J’ai ensuite admiré ou imaginé New York en regardant The Cosby Show, les films Splash et Big avec Tom Hanks, l’émission Friends, Sex and the City, sans oublier les Woody Allen et les Martin Scorcese, et puis Spike Lee. Ah… New York.


New York a bien changé depuis Sesame Street, même depuis Sex and the City. Il faut maintenant voir Brooklynn, Queens et le Bronx pour avoir une petite idée de New York. Il faudrait avoir plus d’une semaine pour sentir qu’on y a vraiment mis les pieds. J’espère que ça ne me prendra pas 17 ans pour y retourner.