13.7.07

Une reine déchue

Quand j'ai pris le train pour traverser le pays en 1994, c'était quelques semaines après le suicide de Kurt Cobain. C'était le début de la fin du Grunge. Je me rappelle encore que nous étions plusieurs à lire l'édition Cobain de Rolling Stones. On portait encore nos chemises à carreaux trop grandes, nos cheveux longs tout mélangés, nos jeans troués. On avait encore le vague-à-l'âme de l'époque, mais on sentait que ça allait changer.

Et presque au même simultanément était sorti le nouvel album de Hole, Live through this, au titre étrangement prémonitoire (ou un autre bon coup de marketing de la maison de disque). En bonne enfant du grunge, j'avais eu de la sympathie pour Courtney Love à ce moment-là, imaginant la scène inimaginable de retrouver son homme avec une balle dans la tête, rester seule avec un bébé orphelin de père, etc.

Et puis les années ont passé. Nous avons tous arrêté d'écouter Nirvana, Pearl Jam, L7, The Breeders, Soundgarden et les autres. Le grunge est mort de sa belle mort et on a coupé nos cheveux, on a remisé nos vieilles guenilles au placard.

Et puis un jour d'hiver de 1998 ou 1999, je ne sais plus, je suis au Safeway, en ligne à la caisse. Pour passer le temps, je jette un coup d'oeil aux stands de magazines people et j'aperçois, en couverture, une femme qui ressemble étrangement à Courtney Love. Je me dis "ce n'est pas elle, ça ne se peut pas". Je prends le magazine, je scrute les grands titres. Eh ouais. Courtney Love en gros plan, avec ce qui semble être un nouveau nez, un nouveau visage. Je suis sidérée. Ok, on s'est coupé les cheveux, ok, on a repris un peu de joie de vivre, mais... les enfants du grunge, ça ne se fait PAS refaire le nez et la face pour avoir l'air d'une Barbie! Je cours chercher mon coloc de l'époque, J-F, très grand fan de Miss Love, qui m'attend déjà avec son épicerie. Je prends le magazine et je cache avec ma main le nom de l'infâme starlette refaite au scalpel. Je lui dis: "devine c'est qui?" Il regarde la couverture, ne sourcille même pas. "Je sais pas". Ben non, cherche un peu, essaie. Tu la connais TRÈS bien. ...

Courtney Love, man.

Quoi?

Tous les deux, dégoutés, déçus, on n'en revenait tout simplement pas. C'était la fin de nos beaux idéaux sur les musiciens, les vrais artistes, ceux qui restent eux-mêmes et ne font pas de compromis. Maintenant, on se disait que oui, elle avait bien été capable de profiter du tapage médiatique entourant le suicide de son mari pour lancer son album, oui, même ses essais assez intéressants au cinéma nous paraissaient ridicules.

Les années ont défilé, je n'ai plus vraiment porté attention aux frasques de Courtney Love, ses déboires de droguée et passage au tribunal. Elle ne faisait plus vraiment de musique de toutes façons.

Mais il y a quelques semaines, je suis tombée sur un article racontant que Love avait subi de nouvelles chirurgies afin de redevenir comme avant, d'avoir un visage plus 'naturel'. Comme je ne savais plus de quoi elle avait l'air de nos jours, j'ai fait quelques recherches et je suis, bien plus solidement qu'en 99, tombée sur le cul.

De la même trempe que Michael Jackson, La Toya, La Cat Lady et tous ces autres freaks de la chirurgie esthétique, j'ai retrouvé la reine déchue du mouvement grunge.

Si vous voulez halluciner, regardez cette vidéo sur le site de Perez Hilton.

http://perezhilton.com/?p=1401

1 commentaire:

Kevin Sweet a dit...

Le site de Perez Hilton devrait être "bookmarké" dans les favoris de tout le monde.
Un site dont il est facile de devenir accroché.