18.7.07

Restée sur le bord du quai, je vous regarde

Assis à côté de moi au Café Wild Earth, un couple dans la trentaine et une dame, probablement sa mère à lui, discutent de la tendance du moment. La dame dit qu’elle ne pense pas que ce soit une bonne idée de s’associer à ce phénomène, les gens y exposent des choses beaucoup trop personnelles et deviennent voyeurs des vies des autres. Le fils semble dire qu’il s’en fout, qu’il doit s’y mettre, il ne peut plus être exclu de ça plus longtemps, tous ses amis en font partie, il a l’impression de manquer le bateau.

-- Je perds le reste de la conversation pendant quelques minutes alors que j’écris dans mon journal électronique au sujet d’une discussion que j’ai eue avec Cathia à propos du besoin d’écrire un journal, de vidanger ses émotions ou de raconter sa vie à une confidente (conversation très intéressante, soit dit en passant, pour nous qui croyons fermement que « parler, c’est déjà un peu écrire »). --

Je reviens à mon trio quelques secondes plus tard pour me rendre compte qu’ils parlent maintenant d’autre chose, ils sont à fond dans l’AUTRE sujet de l’heure. La dame se demande si la version sur le web est authentique. Le fils essaie de deviner qui va mourir à la fin. La fille insiste qu’il faut absolument être au poste samedi soir à minuit et une minute. Sinon, on va rater le train.


Je me suis toujours considérée comme une personne relativement branchée sur l’actualité et les phénomènes de mon temps. Mais là, je dois l’avouer, en ce qui concerne FACEBOOK et le dernier HARRY POTTER, je suis vraiment passée à côté. Je suis restée sur le quai et tout le reste du monde me fait des beubyes fébriles en s’éloignant lentement vers des lieux qui me sont inconnus.


Premièrement, FACEBOOK. Si on n’en a pas encore entendu parler, c’est qu’on vit dans un bunker anti-nucléaire depuis des mois. À tout bout de champs, on me glisse dans une conversation « savais-tu qu’Il n’est plus avec Elle? Son statut civil a changé dans son profil ». « Savais-tu qu’Il est retourné dans l’est? » « Je pense qu’Elle n’aime pas vraiment sa nouvelle job… » « Elle s’est fait couper les cheveux, j’ai vu une photo. » Oui, mes interlocuteurs ont appris tout ça sur Facebook.

Facebook. Mon amie Yannick m’en avait parlé l’automne passé en me disant « forget myspace ou ton blog, now it’s Facebook ». On m’avait déjà recrutée plus d’une fois pour « Tag » et « hi5 » et tous ces trucs, mais tout comme à la belle époque de MSN, je n’ai jamais mordu. Personnellement, je n’ai rien contre Facebook, ni contre Myspace d’ailleurs, que je considère vraiment efficace pour le réseautage et la visibilité des artistes de la musique surtout, mais, pour être franche, je passe déjà assez de temps tous les matins à vérifier mes courriels et puis à surfer sur Cyberpresse, Météomédia, The Sartorialist et PerezHilton, en plus de lire tous les blogs de mes amis. Je ne pense pas que la drogue Facebook serait bonne pour moi.

Car des sites comme Facebook créent des dépendances surtout chez ceux qui travaillent dans des bureaux, devant des ordinateurs, toute la journée. Quel bel outil de communication et… de procrastination! Alors, ne me cherchez plus sur Facebook et ne me demandez plus d’être votre ami par courriel. Ce n’est pas que je ne vous aime pas. J’ai seulement déjà trop de vices électroniques comme ça. (Et il faut bien que je travaille un peu.)



Pour ce qui est de Harry le potteux et sa bande, vous n’allez pas me croire. Mes amis, eux, n’en reviennent pas : j’ai lu aucun des livres et j’ai vu aucun des films. Voilà. Je l’ai dit.

Et si je n’ai pas encore pénétré l’univers de J.K. Rowlings, ce n’est pas du tout par snobisme. Je vous l’assure. Je lève mon chapeau à l’auteure (comme je suis fière que cette réussite ait été accomplie par une femme!), j’applaudis le fait que, grâce aux aventures d’Harry, des milliers de jeunes se soient mis à la lecture et je CROIS tous les adultes qui m’assurent que ce sont d’excellents livres (et de bons films). J’ai tout simplement manqué le bateau. Les 3 ou 4 premiers tomes me sont passés sous le nez, ensuite je me suis dit que je ne voulais pas voir les films avant d’avoir lu les livres, le temps a passé, j’ai même une amie qui m’a prêté le coffret des 5 premiers livres pendant les vacances de Noël de 199?, mais j’avais tellement d’autres trucs à lire que j’ai gardé les bouquins dans ma bibliothèque pendant des mois avant de les lui remettre, sans les avoir lus, et puis… Et puis, voilà.

Voilà qu’à quelques jours de la sortie du dernier tome, je suis probablement la seule vierge du phénomène Harry Potter de toute la planète.

Mais contrairement à Facebook, qui est un phénomène passager (en général, ces engouements électroniques durent tout au plus deux ans), Harry Potter est et restera un classique de la littérature jeunesse. Et les classiques, on peut se les approprier quand on veut. Quand on a le temps. Et quand on n’a rien de mieux à lire.

Un jour, un jour… Oui, oui, mes amis. Un jour, je lirai tout Harry Potter.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

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