31.10.06

Edmonton, Pologne, Afghanistan

Article intéressant et éclairant sur les groupes pro-vie et Back Porch qui se sont installés devant la clinique Morgentaler d'Edmonton. Merci Monica.

http://www.canada.com/nationalpost/news/story.html?id=2ea915f5-6fda-432a-bcbe-5a2779b10062&k=33205



Pendant ce temps...

Que se passe-t-il en Pologne ? La Ligue des Familles (parti d’extrême droite membre du gouvernement) a déposé une proposition de modification de la Constitution, pour que soit reconnue la « protection de la vie humaine dès sa conception ».
Alors que l’avortement était libre pendant la période communiste, la loi actuelle ne l’autorise que dans trois cas : lorsque la vie ou la santé de la femme est menacée, en cas de malformation grave ou de maladie incurable du fœtus, et lorsque la grossesse résulte d’un viol ou d’un inceste. Néanmoins, de nombreuses femmes se trouvant dans l’un de ces cas
se voient refuser le droit d’avorter dans les hôpitaux publics. Officiellement, il y a 150 avortements par an en Pologne, mais des centres indépendants estiment que le nombre d’avortements pratiqués illégalement dans des cliniques privées est de 80 000 à 200 000 par an.

Après de longues luttes féministes, le droit d’avorter, droit fondamental pour la liberté des femmes, a été partiellement reconnu dans les pays occidentaux (sauf le Portugal, l’Irlande et Malte). Dans de nombreux pays (États-Unis) ou régions (mauvaise volonté de certains hôpitaux), le droit d’avorter légalement dans le public est mis en question ou saboté. Les victimes sont les femmes les plus pauvres et les moins bien informées.

(source, Florence Montreynaud, Encore féministes)




Et hier soir, l'excellente, la brillante, (la féministe?), Céline Galipeau nous offrait un reportage percutant sur ces femmes afghanes violentées et violées par leurs maris, qui en viennent à s'immoler par le feu pour trouver la mort. Celles qui n'en meurent pas se retrouvent dans des centres pour femmes brûlées où elles ne reçoivent aucun soin autre que des crèmes et des bandages. Quand elles sont suffisamment rétablies, mais défigurées et marquées à vie, elles retournent vers leurs bourreaux qui, on l'imagine, poursuivront un traitement abusif et animal. Quand le mari en question ne reprend pas son épouse, elle est alors retournée à sa famille et punie par son père ou ses frères pour le déshonneur qu'elle leur apporte.

25.10.06

La démone est de retour

J'ai la preuve maintenant que mon blog n'est pas lu que par des amis.

Jusqu'à présent, pour laisser un commentaire sur mon blog, il fallait posséder un compte blogger, ce qui compliquait un peu les choses mais faisait, d'une certaine façon, un tri naturel entre ceux qui voulait vraiment commenter ou simplement... faire suer.

Hier, quelqu'un a laissé un message, anonyme, disant que j'étais mal informée, et ridicule. Mal informée, peut-être, je me fie à une amie, je n'ai pas fait de recherche sur le dossier, je dis mon opinion, c'est tout. Si j'avais voulu être journaliste, je le serais déjà, croyez-moi. Mais j'ai choisi de travailler dans les arts et de provoquer des discussions.

Je trouve dommage que ceux qui sont piqués au vif n'aient jamais le courage de dévoiler leur identité.

Ça me rappelle quand je tenais une chronique dans le journal Le Franco, il y a quelques années. Plusieurs lettres de réponses acidulées à mes billets d'humeur atterissaient sur le bureau du rédacteur, Éric Batalla... sans être signées. On m'appelait la démone, on me disait presque que j'allais brûler en enfer parce que je défendais le droit à l'homosexualité, au bien-être du corps, à l'athéisme, à la bouffe saine et à la journée internationale du clitoris!

Si ça se trouve, ce commentaire anonyme provient du même genre de monde qui lisait avec fidélité mes chroniques... pour mieux me haïr. Pauvre pauvre petit monde malheureux.

Si vous n'aimez pas ce que je dis dans mon blog, ne le lisez pas. C'est tout!


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Maintenant, plusieurs choses ont retenu mon attention depuis la semaine dernière, j'en partage une avec vous ce matin.

LE PLAN VERT

Évidemment, le "Plan vert" du gouvernement Harper, récité par une Rona Ambrose toujours aussi catin que marionnette (Steven l'a mise là pour ça, faut croire, pour que les gens n'entendent pas les aberrances qu'elle dit, hypnotisés par ses cheveux trop bien collés au spray net et son visage de Barbie figée). Leur plan VERT: ne rien faire! Attendre en 2010 pour s'attaquer à la pollution, attendre en 2050 pour réduire les émissions de gaz à effets de serre! C'est facile à dire pour tous ces papy boomers qui siègent à l'assemblée: ils seront déjà morts quand leur plan devra entrer en action! Mais Rona... Rona! On doit avoir le même âge toi et moi! Tu ne tiens pas à la vie, Rona? Tu t'en fous? Des enfants, en as-tu? En veux-tu? Tu t'en fous des générations à venir?

Je vous invite à aller visiter le site www.stopglobalwarming.org et à regarder l'excellent film An Inconvenient Truth de Al Gore. Ça va vous donner de l'insomnie, mais il ne faut pas se mettre la tête dans le sable. Notre gouvernement le fait déjà trop bien.

18.10.06

La vraie beauté?

Hier, j'ai reçu un message de "La meute", groupe parisien des 'encore féministes'. Les membres viennent d'écrire au président de la Fédération française de la couture pour que la France emboîte le pas à Madrid et Milan qui, toutes les deux, ont créé un règlement empêchant les mannequins trop maigres de participer aus défilés de mode des grands couturiers. Je me demande à qui nous pourrions envoyer une telle lettre au Canada. Sûrement pas à Bev Oda, ministre de la condition féminine! Elles nous diraient sûrement que ces anorexiques porte-manteaux ont seulement besoin de plus de... spiritualité.

Puis, j'ai reçu un autre courriel de Monica m'annonçant qu'elle a contacté la Clinique Morgentaler d'Edmonton pour leur demander ce que l'on pourrait faire pour les aider à se défendre contre la propagande de leur voisin pro-vie. Nous attendons une réponse. Et je vous en redonne des nouvelles.

Et enfin, Marianne m'a fait parvenir ce lien vers le Dove Self-Esteem Foundation. Visionnez le petit clip sur "la vraie beauté", et vous m'en donnerez des nouvelles.


  • http://www.campaignforrealbeauty.com/home_films_evolution_v2.swf


  • Oh, un dernier petit mot pour vous, toutes les femmes de ma vie: vous êtes belles. Pour de vrai.

    11.10.06

    Invitation: enragées... et engagées

    Comme je suis contente! J’ai reçu tout plein de réponses suite à ma déclaration féministe! (Je sais que c’est un peu compliqué de laisser des commentaires sur le site de blogspot, mais faites comme les autres, envoyez-moi un courriel si vous voulez ajouter votre grain de sel : jothibeault@yahoo.com)


    Quand je vous dis que la situation des femmes régresse plus qu’elle ne s’améliore… Dans un courriel, mon amie Marianne m’a rappelé les annonces faites il y a quelques mois par notre cher gouvernement conservateur. Couper 5 millions $ dans l’administration de Condition féminine Canada et restreindre le mandat du Programme de promotion de la femme, son principal subventionneur. Au lieu de «promouvoir l'égalité de la femme», on y va dans le plus général, le plus flou : «faciliter la participation des femmes à la société canadienne en améliorant leur situation économique, sociale et culturelle». Bev Oda, ministre du Patrimoine et de la Condition féminine, croit d’ailleurs qu’il est inutile de faire des études sur les enjeux entretenant l’inégalité de la femme (inéquité salariale, abus, sexisme, discrimination) puisque ceux-ci sont bien connus ! Le programme ne subventionnera donc plus les organismes qui défendent les droits de la femme et qui font du lobbyisme auprès du gouvernement et des entreprises. Mais les projets qui concernent la «spiritualité» des femmes sont maintenant admissibles à du financement fédéral ! Voilà, femmes victimes de violence et de pauvreté, retournez à vos casseroles et à votre chapelet, réfugiez-vous dans les bras de Dieu.


    Autre sujet d’actualité au Québec : le fléau des gangs de rues. La député bloquiste, Maria Mourani (je lui lève mon chapeau), vient d’écrire un livre à ce sujet et a, par le fait même, fait des révélations étonnantes sur les filles qui font partie de ce phénomène. Traitées comme de la « marchandise », elles n’ont d’autre valeur que le cul, véritable monnaie d’échange et de pouvoir pour leurs petits, mais maintenant puissants, gangsters. Une jeune femme, en dansant et se prostituant pour la gang, peut lui rapporter plus de 250 000$ par année. On parle de Montréal, pas de Bangkok ! Souffrant d’un manque d’estime personnel, elles sont happées, manipulées par les caïds et se retrouvent prises dans les gangs.

    Quand je vous dis que ça régresse…

    La Clinique Morgentaler d’Edmonton a pignon sur rue dans le quartier Oliver depuis bien longtemps. Mon amie Monica vit à un bloc de celle-ci. Dernièrement, le tailleur chilien qui tenait boutique juste en face de la clinique a dû quitter les lieux. Le bâtiment a été vendu. Qui s’y est confortablement installé par la suite ? Un bureau de l’organisme PRO-LIFE. Leurs membres tiennent maintenant des vigiles face à l’établissement « ennemi », scandant le droit du fœtus, mais piétinant, encore une fois, les droits des femmes.


    Qui veut nous joindre, Monica et moi, pour une petite manif pro-choix et du bénévolat au centre de planning familial? LET US ROAR! Rugissons! Engageons-nous!

    4.10.06

    Encore féministe?

    « Le féminisme n’a jamais tué personne, mais le machisme tue tous les jours. »
    Benoîte Groult


    Certains d’entre vous se souviennent peut-être encore de la chronique que je tenais dans le journal Le franco il y a quelques années. Mes commentaires sociaux, sous la rubrique « Le mot de trop », avaient suscité bien des remous dans la communauté francophone d’ici, très conservatrice chez les plus âgés, puisque j’y avais traité de sujets personnels et actuels tels que le féminisme, le nudisme, l’homosexualité, le mariage, la télévision, etc.

    Ma première chronique s’appelait : « Pour un nouveau féminisme? (on ne naît pas femme, et maudit que c’est compliqué de le devenir)». J’avais eu envie d’écrire sur ce sujet en réaction à toutes ces femmes de mon âge qui répondent avec horreur « Pas moi! » quand on leur demande si elles sont féministes. Combien de fois je me suis retrouvée dans des soirées, autour d’une table, à me chicaner (presque) avec des amies qui sont persuadées que le combat des femmes pour l’égalité est terminé, que tout est gagné, que nous vivons dans le meilleur des mondes. Ces filles ne voulent tellement pas être associées à l’image de « la maudite féministe » qui déteste les hommes, la frustrée, la mal-baisée, qu’elles ne creusent même pas leur réflexion assez loin pour se rendre compte que si, par exemple, nous avons maintenant accès à la contraception et à l’avortement, c’est que quelqu’un a dû se battre pour que ça arrive!


    Dimanche soir, à Tout le monde en parle, j’ai écouté les propos la féministe BENOÎTE GROULT. Ses mots ont résonné en moi et j’espère que toutes les femmes qui l’ont entendue ont cessé de croire à l’image de la vieille féministe frustrée et mal baisée pour s’avouer qu’elle a raison. Les droits des femmes sont des cadeaux et on pourrait très facilement nous les enlever. Les femmes de mon âge et celles qui suivent sont complètement ignorantes des combats des féministes depuis un siècle. On prend tout pour acquis et on oublie tout le chemin qui a été fait. Et dans cette insouciance, on ne voit même pas quand nos droits régressent, on ne s’aperçoit même pas de toute la haine contre les femmes qui fusent encore partout sur la planète.


    Depuis deux semaines, dans tous les journaux, on traite de pute et de briseuse de ménage la politicienne Belinda Stronach. Elle est belle, elle est riche, elle est célibataire et elle aime les hommes. Pour cela, elle est une slut et une bitch. Mais, par contre, on a toujours célébré l’amour des femmes de Pierre-Elliott Trudeau et on a pardonné toutes les infidélités de René Lévesque. Jamais de trou-de-cul, de salaud, de macho ou de briseur de mariages (les leurs) pour ces hommes intouchables, bien sûr. Mais quand il s’agit d’une femme…

    Et puis, lundi, un pédophile de 32 ans est entré, avec des armes à feu, dans une école d’une communauté Amish de Pennsylvanie. Il a d’abord fait sortir les garçons (tiens, scénario déjà vu…), puis les profs et il a seulement gardé les dix petites filles. Qu’il a finalement abattues, à bout portant, tuant cinq d’entre elles et blessant grièvement les cinq autres. Ce que nous saurons plus tard, c’est qu’il avait amené avec lui des cordes et du lubrifiant. De quoi ligoter et sodomiser les fillettes.



    Ouais. Ça va bien pour les femmes et les filles de ce monde. C’est clair. Et je n’entre même pas dans les pratiques africaines d’excision du clitoris ou les crimes d’honneur musulmans. Ouais, ça va SUPER bien pour les femmes et les filles de ce monde.


    Je ne m’engueule plus maintenant avec ceux et celles qui rient de moi parce que je me dis féministe. Je laisse la télé parler pour moi.

    Après avoir lu mon blog, mon ami Kev va sûrement me demander ce que je fais pour changer les choses. C’est vrai que ce n’est pas facile d’avoir un impact, de créer du changement. À part écrire des textes de théâtre et des chroniques qui parlent des femmes, de leurs vies, de leurs défis, c’est vrai que je ne fais pas grand-chose.

    J’ai trouvé sur internet un site qui s’appelle « Encore féministes! », j’ai signé leur manifeste, j’ai signé leur pétition pour contrer la publicité sexiste. Je vous incite à en faire de même. Cette envie de lutter pour l’égalité des femmes germe en moi depuis des années, elle n’est pas encore bien articulée ni concrète, mais ça s’en vient, croyez-moi. Pour l’instant, je suis, comme Benoîte et les autres… encore féministe.


    http://encorefeministes.free.fr