26.8.06

FRINGE AWAY!

« All the World is a Stage »
Shakespeare, As you like it


Depuis une semaine, ma vie est une scène, mais elle consiste surtout à la regarder, à l’analyser et à la critiquer. J’ai vu 19 shows en 6 jours, du théâtre physique à l’improvisation en passant par la danse moderne, les marionnettes et les tragédies classiques. Je suis au bord de l’overdose, mais TRÈS inspirée. (Vive les contrats de pigiste pour Radio-Canada…)

Le Fringe, c’est une grande fête de soleil de fin d’été, d’énergie créative et ludique, d’odeur de friture sur le site et de soif de vivre dans les multiples salles où se produisent les artistes. On ne peut pas dédier sa vie au théâtre si on n’aime pas la vie, point à la ligne. Quel bonheur de s’abreuver pendant 10 jours de toutes ces performances.

C’est tout ce dont j’avais besoin pour débuter mon année (pour moi, les années débutent toujours en septembre; je ne pense pas que je pourrai quitter un jour le calendrier scolaire… Le jour de l’an, c’est l’été. On fait le bilan et on repart en neuf en septembre). Oui, l’année qui s’en vient en sera une de théâtre.

Je m’arrache, encore en ce moment, les cheveux afin de compléter ma distribution pour ‘Le voyage du Couronnement’ et je prépare une demande subvention pour l’écriture d’une pièce, à soumettre au Conseil des arts avant le 15 septembre. Je me remue déjà les méninges pour l’écriture du RIRE que nous présenterons le 16 décembre comme revue humoristique de fin d’année.

All my world is a stage et ma créativité a le trac. Ah… comme c’est bon d’avoir le trac!

4.8.06

Grand ménage

J'ai promis à certains lecteurs fidèles de la blog-trotteuse d'en poursuivre l'écriture de retour de voyage, à raison d'une entrée par semaine, minimum. Heu... ouais, je me répète depuis trois ou quatre jours que je devrais écrire, mais je me demande ce qui serait intéressant à raconter pour le commun des mortels. Parce que depuis que je suis rentrée au pays, je fais du ménage.

Attention, pas du ménage dans le sens féminin du terme (je n'ai malheureusement pas hérité de ce gène de la frotteuse effrénée dont semblent être dotées toutes les autres femmes que je connais -et quelques-uns de mes amis gais-, non, moi, je déteste torcher, décrasser, récurer, époussetter, balayer...). En ce moment, je fais plutôt du ménage dans mon identité, mes émotions, mes projets, ma garde-robe (eh ouais), ma santé, mon corps. Mon moi, finalement.

J'ai mis bien des années à trouver une discipline de vie qui me convienne et me garde en santé, mentale et physique. Alimentation pointilleuse (sans farine de blé, sans produits laitiers, sans viande), temps de solitude méditative (généralement lors de longues promenades dans la ville), exercices créatifs quotidiens (principalement par l'écriture, mais aussi par la mise en scène ou le jeu quand j'ai des contrats), ressourcement imaginatif (livres, films, théâtre, concerts)... et une bonne dose d'humanité et d'amour (amoureux, amis, famille et boule de poil -Léo-). De cette dernière substance nourricière, je n'ai pas manqué durant mes deux mois de voyage, mais disons que la routine qui implique les autres items a été un peu mise de côté. Et j'ai écopé d'un petit déséquilibre mental et physique dont je me remets doucement.

(J'ai peut-être perdu quelques-uns d'entre vous dans le dernier paragraphe... Et oui, si vous ne le saviez pas encore, elle est assez 'particulière', la trotteuse...)

Alors oui, le MÉNAGE. À commencer par les vêtements d'été qui traînent dans mon placard et qui commencent à sentir la nostalgie et l'usure temporelle. Hop, dans le sac pour Good Will. Hop, dans le sac pour la fripperie Robes and Relics si c'est encore portable. AHhhhhhhhhhhhhhh! Quel bonheur de se départir de quelques guénilles! J'ai maintenant besoin d'une coupe de cheveux rafraîchissante, un petit masquage des gris et hop! J'ai le cheveu renouvelé! Les articulations criquent et craquent, les rondeurs fromagères se sont stockées sur les cuisses et le nombril, il est temps de refaire les kilomètres habituels à pieds, le yoga et le pilates. Hop! Stretche et fond. Stretche et fond. Cha cha cha.

Suit alors le ménage dans les documents de travail et les ébauches de textes romanesques, enfin j'ai retrouvé mon ordi et je pitonne frénétiquement, comme une junkie qui rechute après une cure... Mais moi c'est l'inverse, ma cure, ma thérapie, c'est l'écriture. Alors j'écris. Et je lis. Obsession du moment, un autre Léo me berce, Leonard, le grand Cohen, et en plus d'écouter sa musique en préparation pour le show, je me tape ses romans: The Favourite Game, je découvre Montréal dans les années 50, de l'autre côté du Plateau, et ça me rappelle que j'avais eu le même plaisir avec Tremblay et la rue Fabre quand j'étais au Cegep, et maintenant je me balade sur Stanley Street et sur Sherbrooke avec le beau poète juif. Les Beautiful Losers m'attendent patiemment dans ma bibliothèque. Il fait trop beau pour aller au ciné, mais je vais me taper une semaine intensive de théâtre à partir du 17. Je fais la couverture du FRINGE pour Radio-Canada. Juste à temps pour ensuite le vivre encore plus intensément avec Le voyage du couronnement.

Ahhhhhhh... Oui. Je me retrouve. Oui, oui, ça va mieux.