29.6.06

Map of the stars

Après Ariane Moffatt et Robert Lepage que nous avons traqués nous mêmes, j’ai fait la plaisante découverte qu’il n’y a pas qu'à Montréal qu’on peut rencontrer des vedettes dans la rue ou aux terrasses des cafés. Et ouais, nous avons eu l’illustre privilège, hum hum, de croiser mademoiselle Audrey Tautou, l’Amélie de tous nos poulains, la Sophie des nos codes da Vinci. Sous la pluie parisienne d’une dernier dimanche (non pas de fiançailles, mais plutôt de noces et de shopping), avant l’envol pour Montréal, à la place du Faubourg Saint-Martin, j’ai reconnu la maigrelette brunette aux cheveux courts dans son blouson imper noir tout trempé. Elle n’avait rien d’une starlette, elle achetait quelques fruits au « Beau verger » du coin avec son chum, un grand brun un peu bohème. Incognito, véritable « girl next door », c’est le cas de le dire, mais j’ai l’œil et nous l’avons donc observée du coin de celui-ci en sirotant notre petit café et notre demi sur la terrasse du bistro voisin. Elle a mis des lunettes de soleil noires quand elle est repartie avec ses victuailles, mais personne ne l’avait reconnue, bien que sa binette soit placardée en ce moment partout dans Paris, sur toutes les affiches de cinéma et les publicités des visites organisées de l’itinéraire Da Vinci Code. Chapeau Miss Tautou, mais mangez autre chose que des fruits, vous n’avez que la peau et les os.

Autre rencontre intéressante, pourquoi pas, à l’aéroport Charles de Gaule, j’aperçois ce grand quinquagénaire derrière moi, une autre binette qui me dit quelque chose. Mais oui, c’est le créateur de Gérard D. Laflaque. Je chuchote la nouvelle à Seb qui ne peut pas vraiment apprécier la chose, lui qui ne connaît que la marionnette informatisée qui occupe nos préparations de repas dominicaux pendant notre soirée télévisuelle sacrée : la case horaire 19h30-20h entre Découvertes et Tout le monde en parle. Je cherche son nom, ça me revient, je pense, Serge Chapleau?, nos sacs et nos manteaux passent au détecteur de métal, il me suit et ramasse ses trucs juste à côté des miens, j’en profite alors pour lui offrir un « félicitations pour votre beau programme » en roulant bien mes « r » de matante et j’en rajoute en lui disant que même dans l’Alberta francophone, on le regarde assidûment. Il dit « ah, c’est bien ça! » et nous poursuivons nos petites vies peinardes.


Voilà pour les rencontres fortuites de stars internationales, mais je m’en voudrais de ne pas mentionner nos DEUX repas pris dans le restaurant de nul autre que la grande idole québécoise de hockey (non, pas le Rocket, il n’a pas de resto et il est mort)… le dossard numéro 10 du Canadien…Guy Lafleur! Et oui, escale inévitable entre l’aéroport Trudeau et Trois-Rivières, à Berthier, le restaurant Mikes où Guy salue tous ses invités personnellement. Je peux donc vous assurer que les produits qu’a promus Monsieur Lafleur dans le passé doivent marcher puisqu’il a toujours ses cheveux. Mais je ne peux pas vous dire comment il va en matière de vivacité érectile.

Vive les stars!

23.6.06

On revient à Montréal

Ariane chante

"Et je reviens à Montréal
Mon sourire est un alliage
Ultraléger et malléable
Totally natural"...

Charlebois a pour sa part dit "je reviendrai à Montréal dans un grand boeing bleu de mer..."


Eh ben, ce matin, nous, on s'apprête à prendre le train pour Paris afin de passer une dernière journée avec le frangin et sa copine et puis lundi, hop, de nouveau sur les ailes Zoom orangées d'une boîte à sardines volante... "La tête gonflée de nuages, le coeur emballé de courage..." pour continuer la route, visiter les amis et la famille et profiter, j'espère, du soleil québécois!


Ne manquez pas la suite des aventures de Jojo et Seb, cette fois, dans la belle province. A la semaine prochaine!

20.6.06

Vive les mariés!

Sébastien revient tout juste de chez le notaire avec sa famille. Papiers de succession pour la maison, les terrains et les choses de la mamie décédée en décembre dernier. Page tournée, pour continuer. A vivre.

Je n'ai pas beaucoup parlé du flot d'émotions qui nous traverse depuis le début de ce voyage, un mois déjà, émotions belles et bonnes, parfois lourdes mais toujours intenses et significatives. Les voyages font ça. Ils remuent et bercent en même temps, ils replacent et redonnent le petit coup au derrière qu'il faut pour apprécier tout ce que l'on a. Ce que l'on a devant soi aussi. De beaux projets, de la famille, des amis, de l'amour. Beaucoup d'amour. De la vie.



Nous avons donc parcouru des kilomètres et des kilomètres en Twingo et en Citroen ZX à travers la Bretagne. Je suis encore charmée par toutes ces petites villes nichées dans les vallons verts, ces maisons de grosses pierres avec leurs toits d'ardoise. Ah, oui. Ils ont raison d'être chauvins, ces Gaulois. Quel beau pays.


(on ne sait jamais, ça peut aider l'immigration)

Et puis la mer... Que dire de la mer. Sous les nuages, sous la pluie ou dans le soleil et le vent, elle est belle, elle gonfle le coeur et elle débouche nos narines au moment présent (eh ouais, y a pas encore d'allergies aux embruns et bruits des vagues... une chance!).

Pointe du Raz (plus à l'ouest, c'est le Canada...)


Nous avons donc eu tous les scénarios météo possibles et imaginables, porté nos manteaux d'hiver et nos bikinis, tout ça dans un rayon de 100 kilomètres et en quelques jours.

Presqu'île de Crozon


Camaret-sur-mer


Nous avons mangé, mangé et mangé, tel un temps des Fêtes sans pause, nous nous levions pour aller manger chez quelqu'un, reprenions la route pour aller manger chez quelqu'un d'autre et peut-être dormir un peu à travers tout ça. Apéro de quelques heures, entrée arrosée et crudités vinaigrettées, plat principal (tous les poissons de la mer pour la petite végétarienne... miam miam!) et une autre bonne bouteille, attention, v'là les fromages! Une petite salade verte pour faire passer le tout... parce que ce n'est pas fini... reste le dessert. Flan, crème brûlée ou glaces colorées, gâteau de pommes ou yaourt fruité. Champagne, rosé, thé ou café? Hospitalité et délices, belles rencontres et accueil chaleureux... vive les mariés!

Pique-nique avec Fred et Virginie sur la Pointe de Dinan (en bikini)


Nous avons visité des châteaux du Moyen-âge et des îles isolées par la mer. Les maisonnettes avec leurs toits de chaume, les petits bateaux et les gros yachts de riches (d'ailleurs, la région est envahie par les Anglais qui achètent tout).


Le Château de Suscinio


L'Île aux moines

Tout cela, sans pépin. Ou presque.



Eh ouais, la Twingo dans le poteau. Rien de bien grave, heureusement. D'ailleurs, nous n'y avons rien compris. Elle était sagement garée sur une surface plate, près d'une entrée de voiture en pente, oui, le frein à main était actionné, mais le levier de vitesse n'était pas en première... Bref, souffle du vent et de la malchance, la Twingo a pris la pente et a été arrêtée... par la butte, la boîte aux lettres, et le poteau de téléphone, juste avant de traverser la rue. Phare arrière cassé, pare-choc craqué. Personne de blessé. Après le choc, on a bien rigolé. On a célébré ça en même temps que l'anniversaire de Fred en buvant du rosé devant le coucher de soleil... rosé, mais un peu caché... par les nuages. Hé. C'est ça, la Bretagne!

12.6.06

Meet the parents

Voilà, la famille s'aggrandit encore avec les jours qui passent. Après le frère, la belle-soeur, la tante et la maman de Seb, maintenant le papa et sa femme, la petite soeur et la grande, matante et mononcle et les cousins, une mamie et un papy, les pitous, etc. Tous m'ont accueillie à bras ouverts avec des fleurs et des repas gargantuesques et bien arrosés, tout à la fois joyeux et émotionnels: viva la familia!



La Bretagne est toujours aussi belle et paisible, surtout quand on la visite sous un temps chaud avec éclaircies soleillables passageusement nuageuses (par contre l'humidité est revenue - et ouais, on frise).


J'ai aussi, malheureusement, fait intimement connaissance avec un des phénomènes populaires de la Bretagne: la bronchite. Aigüe par dessus le marché. Non, ce n'est pas que les Français me soufflent trop de leur fumée de Gauloises dans les poumons (je remarque que ça fume beaucoup moins maintenant ici, comparativement à mon dernier voyage en 200" - ah ah, les restrcitions, les taxes et les messges sur les paquets... ça marcherait?). Et non, au début, je croyais que mes allergies avaient encombré mes bronches car je toussais beaucoup la nuit, mais j'ai dû me rendre à l'évidence quand je ne pouvais plus respirer qu'en faisant un bruit de sifflet vendredi dernier et me résigner à aller voir un médecin qui, comme je l'avais prédit, n'y est pas allé de main morte avec la feuille de prescription. Scribouille, scribouille, 5 pilules-médoc-chimiques plus tard, je ressortais de la pharmacie avec un sac plein de drogues emboîtées pour 64 euros (sans compter la consultation de 2 minutes 14 secondes à 20 euros). Mais bon, aux grands maux (je préfère les mots, évidemment) les grands médicaments. Et je me sens beaucoup mieux, je dois l'admettre.



Ce n'est pas pour vous en faire baver, mais... cet après-midi, on s'en va voir la mer.

La belle vie, quoi!

8.6.06

Paris, centre du monde. Rostrenen, home.



Désolée si nous vous avons laissé quelques jours sans mots...

Nous voilà finalement en Bretagne, à Rostrenen précisément, l'endroit que Seb appelle 'home'... Nous avons passé deux jours à Paris chez Fred et Virginie, avec dejoyeux soupers de couple et une visite de la tante Françoise près de Chartres



(notre visite de l'immense cathédrale fut plutôt courte puisqu'on y célébrait la Pentecôte et un grand pélerinage de trois jours avec des scouts et des bonnes soeurs en capines un peu partout... tu parles d'une idée, faire des messes dans des églises historiques! ça nuit au tourisme... Hi hi.)



Et puis une journée dans le centre de Paris, dans le superbe soleil qui annonce enfin la venue de l'été en France, une promenade à partir de Saint-Germain-des-Prés jusqu'aux Champs élysés en passant par le Marais et la Bastille, sans oublier le Louvres, toujours grande vedette sinon plus depuis le code da Vinci. Mais bon, comme le dit Fredéric Lapointe dans le Projet Andersen, Paris n'est plus le centre du monde, et personnellement, plus je la vois et moins je suis émoustillée. MAIS, quand même, Paris, c'est Paris. Je pense que j'aurais aimé connaître cette ville (et la France en général) dans l'époque de l'avant-guerre, traîner dans le café de Flore avec Simone et les autres (en 2006, l'espresso coûte 4 euros au Flore ou au Deux Magots... je ne suis pas sûre que les existentialistes auraient traîné là à ce prix-là). Ou être à Paris durant mai 68, à vouloir changer un monde qui n'a pas déjà passer le cap du non-retour. Parce qu'on ne cesse de me le dire, ça va mal en France...



ROBERT, MON HEROS

Le projet Andersen, donc, nouveau spectacle solo de Lepage, une commande du Danemark pour célébrer le 100ème d'Andersen. Qui dit solo chez Lepage dit spectacle très personnel, très près de lui. Ici, le personnage principal est aussi un artiste québécois, auteur de chansons, engagé pour mettre en musique un conte d'Andersen pour l'Opéra de Paris (centre du monde?). Frédéric Lapointe est albinos et s'est toujours senti différent des autres, rejeté même, comme Andersen qui refoulait une homosexualité évidente, et comme Lepage, sujet très jeune aux cruautés des enfants autour de lui à cause d'une maladie congénitale (aucune pilosité, ni cheveux, ni sourcils, etc).

Des procédés scéniques géniaux, parfois très technologiques (pas autant que dans 'La face cachée de la lune' par contre), et parfois très simples, à la base même du bon vieux théâtre sans moyens. D'une part, projections vidéos sur écran cuvette qui lui permet de jouer dans l'écran, décors entrant et sortant sur un système de rails, et de l'autre, des ombres chinoises avec une simple lampe ou des scènes seul assis à une table, etc. Deux personnages principaux, le Québécois et le directeur de l'Opéra de Paris, ce dernier s'avérant un maniaque sexuel chauvin en rechute (inspiré du conte 'L'ombre' d'Andersen - d'ailleurs, Lepage a accepté le projet uniquement quand il a su qu'Andersen avait une obsession pour la masturbation); deux personnages secondaires muets, Rachid un jeune maghrébin ramassant le foutre des pervers du peep show où rechute le directeur, et Andersen lui même, à travers le conte La Dryade et ses séances de séduction imaginaire. Sans oublier Fanny, la chienne qui veut faire des bébés. Bref, pas facile de vous raconter tout, je pourrais en parler pendant des pages encore. Le show comporte quelques longueurs, je dois l'admettre, mais au moins là on en a eu pour notre argent! Pas besoin de dire que Lepage est aussi, on l'oublie parfois tellement on est époustouflé par ses mises en scènes géniales, un excellent comédien.



Alors voilà.


Nous dormons présentement dans la yourte d'une amie de Seb (installation typique de la Mongolie, tente-maison ronde très mignonne), reste encore de la famille et des amis à rencontrer en Bretagne, des randonnées, et des fêtes. Pour l'instant, on tente surtout de combattre les allergies qui nous accablent et de nous reposer un peu en bougeant moins!




De nouvelles photos dans quelques jours. Grosses bises à tous en attendant. Merci à tous ceux et toutes celles qui nous envoient des commentaires et des courriels. On pense à vous!

3.6.06

Lionnnnnne... photos... et Sir Robert Lepage




"Lionnnnnne!", a rugi le chauffeur (espagnol) de l'autobus Eurolines en arrivant à Lyon ce matin après 10 heures de bus...

Eh oui, Lyon, sous le soleil et le vent glacial (les météorologues prédisent un refroidissement de l'Europe à cause des courants marins détraqués par le... réchauffement de la planète - je commence à les croire-)...


et dans quelques minutes, nous allons voir LE PROJET ANDERSEN de Robert Lepage!!!!

Et Seb a pris le temps d'ajouter des photos aux entrées passées puisque nous sommes chez Hichem qui a un ordi!




(Lyon est un haut lieu de la gastronomie avec ces typiques "bouchons" - ici, nous sommes chez Mimi- aux décors tout en couleurs...)

1.6.06

el mar y la luz (la mer et la lumière)

Et nous voici repartis de Montauban par le train, longeant des champs de coquelicots dignes des plus beaux tableaux de Monet... Toulouse, Portbou et puis l'Espagne catalane, la côte et enfin... la méditerrannée. Bleue et turquoise, indigo et océane, la mer, la mer... que dire de plus, quand on voit la mer.

Robert Lepage dit que la ville qui lui rappelle le plus Montréal, c'est Barcelone. Avec sa culture et sa langue bien distinctes du reste de son pays, avec son Montjuïc en plein milieu de la vieille ville, un peu comme le Mont-Royal, avec ses grandes rues remplies de terrasses et de baladeurs au sang chaud, avec son fourmillement de monde et d'émotions. Et bien, pas étonnant qu'on s'y sente autant chez soi. Quand nous aurons les millions qu'on mérite, un petit appart avec balcon sur Las Ramblas serait un coin de ressourcement humain.

Trois jours à Barcelone, c'est justement comme trois jours à Montréal: franchement pas assez long. Mais nous avons quand même pu profiter de la ville à pieds, comme on l'aime, Las Ramblas des millions de fois, le Mercado Boqueria avec des fruits et légumes et ses odeurs odorantes de poissons poissonneux, le Barri Gotic, la Barceloneta et sa marina, l'architecture (ah! l'architecture, on n'en peut plus de s'extasier devant les bâtisses travaillées avec soin et détails artistiques)... Justement, on s'est fait une journée GAUDI, du Parc Güell avec ses méandres de bancs en mosaïque de morceaux de verres multicolores à l'époustouflante Sagrada Familia, l'oeuvre interminée et interminable de l'architecte mort en 1926, frappé par un tramway. De quoi vous redonner la foi! Le Passeig de Gracia, encore une fois un coin nanti de tous ces édifices modernistes, audacieux et si agréables à voir. Évidemment, on a pris des tonnes de photos (oui Pat et Lisette, les photos s'en viennent! Dès qu'on est à Lyon chez un ami avec un vrai ordi - les cafés internet, ça va, mais pas pour transférer les photos - on vous met tout ça en blog!).





Des soupers à la paëlla accompagnée de tapas délicieux, des balades, de la vie, du mouvement, des gens fous et un peu trop de touristes, c'est tout ça... Barcelona. Une ville super branchée, on sent que les artistes s'y retrouvent, les freaks, les bohémias, les jeunes, les vieux, les pauvres et les riches... De tout pour tous les goûts.



Nous avons eu deux journées très belles, ensoleillées mais jamais trop étouffantes, deux matins de pluie passagère, alors nous avons décidé que la plage et la mer et la tranquilité nous appelaient. Nous voilà donc depuis hier à SITGES, à 40 minutes de Barcelone, une petite ville de bord de mer toute mignonne. J'y étais venue avec Mylène et Patsy lors de mon premier voyage en Europe en 1997 et c'est toujours aussi relaxe. Un repère reconnu et encouragé pour le tourisme gay. Un joli coin à savourer, surtout quand il fait beau comme aujourd'hui, ciel sans nuage, entre 20 et 22 degrés. Superbement confortable.


Ouais... j'ai toujours dit que, dans une autre vie, j'étais méditerrannéenne.




Gaudi créait toujours ses structures avec la lumière en tête, la lumière de la méditerrannée tout particulièrement. Selon lui, la lumière de la méditerrannée est la plus belle parce que le soleil est à un angle de 45 degrés, donnant toutes les plus belles nuances d'ombre et de clarté aux choses et aux êtres.

Je suis bien d'accord avec Gaudi.