29.8.07

Démantèlement

Ça fait drôle de voir le décor des quatre dernières années de sa vie s'évanouir un morceau à la fois. Les murs sont tout-nus, les bibliothèques sont vides, les planchers sont déshabillés, la poussière vole dans l'air.

Le soleil illumine mon petit salon jaune pendant que je gratte le fond de mon pamplemousse rose.

Une petite capsule nostalgie pour mon studio aux planchers de bois franc. Un tonique matinal pour un futur plus grand et plus haut. 1200 pieds carré au 6ème étage, en plein milieu du Vieux Strathcona...

Je retourne faire des boîtes!

22.8.07

Fluctuations : entre rush d’adrénaline et long fleuve tranquille

J’imagine que c’est la nature même de la vie d’artiste. Des périodes plutôt calmes où l’on a tout le loisir de caresser et de cogiter des projets, tout en prenant soin de notre santé et de notre équilibre mental. Et puis il y a les autres périodes, celles qui nous font vivre et payer le loyer, celles qui nous font vibrer en plus de nous faire vieillir de 10 ans et perdre des kilos.

Le mois de juillet et le début d’août, avec les vacances à la campagne, le beau temps et le programme de création ENTR’ARTS à Banff, ont fait partie de la première catégorie. Mais depuis quelques jours, je suis définitivement entrée dans la deuxième.

C’est bien connu, pour les pigistes, les lois de l’univers font toujours tout arriver en même temps. Les gros contrats, les réunions des conseils d’administration dont on fait partie, la visite de la belle-famille, le Fringe… et même un déménagement! Je jongle avec tout ça depuis mon retour de la Vallée de l’Okanagan, vous comprenez maintenant pourquoi je n’ai pas écrit depuis des lustres! J’aurais tant de choses à raconter, je ne sais même pas par où commencer et puis je n’ai pas vraiment le temps.


J’essaierai donc, en vrac, dans les prochains jours, de vous raconter des flashs des dernières semaines. Pour commencer, je vous suggère de consulter le blog de mon homme à sebland.blogspot.com pour voir les photos de notre voyage dans les montagnes et la vallée.

Les images vous donneront au moins une petite idée de tous les coups de foudre touristiques que j’ai vécus en deux semaines: Peachland, Summerland, Penticton, le Lac Okanagan, les cerises et les pêches les plus délicieuses du monde, le bon vin et les beautés historiques et hippies de Nelson! En plus du bon temps passé en compagnie de mes beaux-parents, de ma belle-sœur et de mon chéri.


Pour ce qui est d’ENTR’ARTS… le moment merveilleux de création que j’y ai vécu est quasi indescriptible. Quand on parle de « se sentir chez soi comme un poisson dans l’eau », c’est une comparaison adéquate. J’étais dans mon élément, j’ai fait des rencontres fabuleuses, j’ai découvert des univers artistiques géniaux, j’ai dansé, écrit, chanté, ri, créé, j’ai bouffé, bu, mangé, dormi et éveillé ma créativité par tous les pores de ma peau et dans tous les recoins de mon cerveau. Une bonne façon de me préparer au rush qui m'habite maintenant!

À bientôt.

2.8.07

Changement d'adresse

Tous les signes nous disaient qu'il était temps de déménager.

Tout a évidemment commencé avec l'augmentation de 290$ par mois de loyer. On s'est douté que l'édifice avait été vendu, mais personne nous en avait avisé. Puis on a remarqué que les corridors n'étaient plus nettoyés, que l'herbe n'était pas coupée, que la machine à laver coulait toujours et que la sécheuse ne séchait guère. Enfin, la goutte qui a fait déborder le vase: nous avons appris que la compagnie Epcor allait mettre notre vie en chantier pendant 6 semaines afin de refaire toutes les canalisations d'eau autour de notre (vieux) building.

Alors on s'est mis à chercher un autre endroit où vivre.

On avait déjà eu la puce à l'oreille en lisant une petite annonce dans le bloc à appartements de notre amie Lisette, en plein coeur du Theatre District d'Edmonton, à deux pas de la Whyte Avenue. Un logement identique au sien était à louer, au 6e étage, avec une belle vue sur le Farmers Market. Un appartement vraiment spacieux avec une salle à manger, un grand salon, une porte-patio et un balcon donnant à l'est, deux grandes chambres avec immenses fenêtres au sud, cuisine retapée, frigo et cuisinière neufs, lave-vaisselle, salle de lavage sur l'étage, patio et BBQ sur le toit du 15e étage... tout cela pour la modique somme de 1200$ par mois.

Gulp!

Je n'aurais jamais imaginé payer 1200$ par mois pour un loyer, sauf peut-être si je vivais à Toronto ou Vancouver... Mais voilà, Edmonton et Calgary ont bel et bien rejoint les plafonds vertigineux des grandes métropoles en ce qui concerne l'immobilier. Et, à moins d'aller s'installer en périphérie de la Ville des Champions et faire des heures de bus pour atteindre le centre, les locataires n'ont plus tellement le choix. Show me the money, baby.

Nous avons quand même tenté de visiter d'autres logements, tous entre 900 et 1200$, mais la plupart avait déjà trouvé preneurs ou ils étaient en piètre état. En ce moment à Edmonton, à quelques semaines de la rentrée scolaire, le "vacancy rate"(taux de disponibilité des logements) est de 1.2% seulement...


Mardi, à 15h, nous avons donc signé notre âme au diable du boum économique. Nous serons à notre nouvelle adresse, le Heritage House, voisins de Lisette et Kevin, à partir du 1er septembre.

Maintenant, il faut suivre la vague nous aussi... et se mettre à faire du cash, beaucoup, beaucoup de CASH!


Hum... Mais avant.



Je pars demain pour une formation théâtrale de 5 jours avec Jean-Marc Dalpé au Banff Arts Centre. Ensuite, ma belle-famille arrive de France et nous partons faire le tour de la Vallée de l'Okanagan!

Donc, après les vacances, on se mettra dans un état de visualisation afin de se mettre à faire du cash. Beaucoup de cash.