« Le féminisme n’a jamais tué personne, mais le machisme tue tous les jours. »
Benoîte Groult
Certains d’entre vous se souviennent peut-être encore de la chronique que je tenais dans le journal Le franco il y a quelques années. Mes commentaires sociaux, sous la rubrique « Le mot de trop », avaient suscité bien des remous dans la communauté francophone d’ici, très conservatrice chez les plus âgés, puisque j’y avais traité de sujets personnels et actuels tels que le féminisme, le nudisme, l’homosexualité, le mariage, la télévision, etc.
Ma première chronique s’appelait : « Pour un nouveau féminisme? (on ne naît pas femme, et maudit que c’est compliqué de le devenir)». J’avais eu envie d’écrire sur ce sujet en réaction à toutes ces femmes de mon âge qui répondent avec horreur « Pas moi! » quand on leur demande si elles sont féministes. Combien de fois je me suis retrouvée dans des soirées, autour d’une table, à me chicaner (presque) avec des amies qui sont persuadées que le combat des femmes pour l’égalité est terminé, que tout est gagné, que nous vivons dans le meilleur des mondes. Ces filles ne voulent tellement pas être associées à l’image de « la maudite féministe » qui déteste les hommes, la frustrée, la mal-baisée, qu’elles ne creusent même pas leur réflexion assez loin pour se rendre compte que si, par exemple, nous avons maintenant accès à la contraception et à l’avortement, c’est que quelqu’un a dû se battre pour que ça arrive!
Dimanche soir, à Tout le monde en parle, j’ai écouté les propos la féministe BENOÎTE GROULT. Ses mots ont résonné en moi et j’espère que toutes les femmes qui l’ont entendue ont cessé de croire à l’image de la vieille féministe frustrée et mal baisée pour s’avouer qu’elle a raison. Les droits des femmes sont des cadeaux et on pourrait très facilement nous les enlever. Les femmes de mon âge et celles qui suivent sont complètement ignorantes des combats des féministes depuis un siècle. On prend tout pour acquis et on oublie tout le chemin qui a été fait. Et dans cette insouciance, on ne voit même pas quand nos droits régressent, on ne s’aperçoit même pas de toute la haine contre les femmes qui fusent encore partout sur la planète.
Depuis deux semaines, dans tous les journaux, on traite de pute et de briseuse de ménage la politicienne Belinda Stronach. Elle est belle, elle est riche, elle est célibataire et elle aime les hommes. Pour cela, elle est une slut et une bitch. Mais, par contre, on a toujours célébré l’amour des femmes de Pierre-Elliott Trudeau et on a pardonné toutes les infidélités de René Lévesque. Jamais de trou-de-cul, de salaud, de macho ou de briseur de mariages (les leurs) pour ces hommes intouchables, bien sûr. Mais quand il s’agit d’une femme…
Et puis, lundi, un pédophile de 32 ans est entré, avec des armes à feu, dans une école d’une communauté Amish de Pennsylvanie. Il a d’abord fait sortir les garçons (tiens, scénario déjà vu…), puis les profs et il a seulement gardé les dix petites filles. Qu’il a finalement abattues, à bout portant, tuant cinq d’entre elles et blessant grièvement les cinq autres. Ce que nous saurons plus tard, c’est qu’il avait amené avec lui des cordes et du lubrifiant. De quoi ligoter et sodomiser les fillettes.
Ouais. Ça va bien pour les femmes et les filles de ce monde. C’est clair. Et je n’entre même pas dans les pratiques africaines d’excision du clitoris ou les crimes d’honneur musulmans. Ouais, ça va SUPER bien pour les femmes et les filles de ce monde.
Je ne m’engueule plus maintenant avec ceux et celles qui rient de moi parce que je me dis féministe. Je laisse la télé parler pour moi.
Après avoir lu mon blog, mon ami Kev va sûrement me demander ce que je fais pour changer les choses. C’est vrai que ce n’est pas facile d’avoir un impact, de créer du changement. À part écrire des textes de théâtre et des chroniques qui parlent des femmes, de leurs vies, de leurs défis, c’est vrai que je ne fais pas grand-chose.
J’ai trouvé sur internet un site qui s’appelle « Encore féministes! », j’ai signé leur manifeste, j’ai signé leur pétition pour contrer la publicité sexiste. Je vous incite à en faire de même. Cette envie de lutter pour l’égalité des femmes germe en moi depuis des années, elle n’est pas encore bien articulée ni concrète, mais ça s’en vient, croyez-moi. Pour l’instant, je suis, comme Benoîte et les autres… encore féministe.
http://encorefeministes.free.fr
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1 commentaire:
Le feminisme n est pas l avenir de l homme (avec un tout petit "h") mais de l Hummanité.
C est un peu comme la fin du monde dans la bible , mais comme elle (ont dit bien "elle"pour ca) a ete ecrite par une bande de sexiste masochiste , une ere ou la femme a sa place sur terre est pour eux le pire des enfer...
C est donc ca la fin du monde des Homme...
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