8.6.06

Paris, centre du monde. Rostrenen, home.



Désolée si nous vous avons laissé quelques jours sans mots...

Nous voilà finalement en Bretagne, à Rostrenen précisément, l'endroit que Seb appelle 'home'... Nous avons passé deux jours à Paris chez Fred et Virginie, avec dejoyeux soupers de couple et une visite de la tante Françoise près de Chartres



(notre visite de l'immense cathédrale fut plutôt courte puisqu'on y célébrait la Pentecôte et un grand pélerinage de trois jours avec des scouts et des bonnes soeurs en capines un peu partout... tu parles d'une idée, faire des messes dans des églises historiques! ça nuit au tourisme... Hi hi.)



Et puis une journée dans le centre de Paris, dans le superbe soleil qui annonce enfin la venue de l'été en France, une promenade à partir de Saint-Germain-des-Prés jusqu'aux Champs élysés en passant par le Marais et la Bastille, sans oublier le Louvres, toujours grande vedette sinon plus depuis le code da Vinci. Mais bon, comme le dit Fredéric Lapointe dans le Projet Andersen, Paris n'est plus le centre du monde, et personnellement, plus je la vois et moins je suis émoustillée. MAIS, quand même, Paris, c'est Paris. Je pense que j'aurais aimé connaître cette ville (et la France en général) dans l'époque de l'avant-guerre, traîner dans le café de Flore avec Simone et les autres (en 2006, l'espresso coûte 4 euros au Flore ou au Deux Magots... je ne suis pas sûre que les existentialistes auraient traîné là à ce prix-là). Ou être à Paris durant mai 68, à vouloir changer un monde qui n'a pas déjà passer le cap du non-retour. Parce qu'on ne cesse de me le dire, ça va mal en France...



ROBERT, MON HEROS

Le projet Andersen, donc, nouveau spectacle solo de Lepage, une commande du Danemark pour célébrer le 100ème d'Andersen. Qui dit solo chez Lepage dit spectacle très personnel, très près de lui. Ici, le personnage principal est aussi un artiste québécois, auteur de chansons, engagé pour mettre en musique un conte d'Andersen pour l'Opéra de Paris (centre du monde?). Frédéric Lapointe est albinos et s'est toujours senti différent des autres, rejeté même, comme Andersen qui refoulait une homosexualité évidente, et comme Lepage, sujet très jeune aux cruautés des enfants autour de lui à cause d'une maladie congénitale (aucune pilosité, ni cheveux, ni sourcils, etc).

Des procédés scéniques géniaux, parfois très technologiques (pas autant que dans 'La face cachée de la lune' par contre), et parfois très simples, à la base même du bon vieux théâtre sans moyens. D'une part, projections vidéos sur écran cuvette qui lui permet de jouer dans l'écran, décors entrant et sortant sur un système de rails, et de l'autre, des ombres chinoises avec une simple lampe ou des scènes seul assis à une table, etc. Deux personnages principaux, le Québécois et le directeur de l'Opéra de Paris, ce dernier s'avérant un maniaque sexuel chauvin en rechute (inspiré du conte 'L'ombre' d'Andersen - d'ailleurs, Lepage a accepté le projet uniquement quand il a su qu'Andersen avait une obsession pour la masturbation); deux personnages secondaires muets, Rachid un jeune maghrébin ramassant le foutre des pervers du peep show où rechute le directeur, et Andersen lui même, à travers le conte La Dryade et ses séances de séduction imaginaire. Sans oublier Fanny, la chienne qui veut faire des bébés. Bref, pas facile de vous raconter tout, je pourrais en parler pendant des pages encore. Le show comporte quelques longueurs, je dois l'admettre, mais au moins là on en a eu pour notre argent! Pas besoin de dire que Lepage est aussi, on l'oublie parfois tellement on est époustouflé par ses mises en scènes géniales, un excellent comédien.



Alors voilà.


Nous dormons présentement dans la yourte d'une amie de Seb (installation typique de la Mongolie, tente-maison ronde très mignonne), reste encore de la famille et des amis à rencontrer en Bretagne, des randonnées, et des fêtes. Pour l'instant, on tente surtout de combattre les allergies qui nous accablent et de nous reposer un peu en bougeant moins!




De nouvelles photos dans quelques jours. Grosses bises à tous en attendant. Merci à tous ceux et toutes celles qui nous envoient des commentaires et des courriels. On pense à vous!

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