17.10.12

Ne jamais dire jamais


L'histoire de mon exil doré est assez commune. Banale, même. Comme bien des Albertains d'adoption, ça se résume à cette anecdote: "j'étais partie pour x mois et, x ans plus tard, je suis encore ici..." Seuls les nombres changent.
Comme je vis à Edmonton depuis 18 ans, certaines personnes présumaient que je resterais ici définitivement, que je ne partirais plus.
Je n'ai jamais dit que je quitterais Edmonton un jour. Je n'ai jamais dit que j'y resterais toute ma vie. Je n'ai jamais dit que je ne retournerais jamais au Québec. Je n'ai jamais dit que je ne pourrais pas envisager mourir en Alberta. Je ne savais pas. Je ne sais qu'une chose: il ne faut jamais dire jamais.
Cependant, j'ai toujours pensé que si je quittais Edmonton un jour, ce serait pour m'installer dans un autre "ailleurs". J'aime avoir le statut d'étrangère. J'aime être dépaysée. J'aime être déracinée. J'ai épousé un autre expatrié. Pour faire équipe avec quelqu'un qui privilégiera toujours sa liberté de mouvement à une sécurité financière restreignante ou un confort engourdissant.
J'ai toujours pris la vie une année à la fois. Quand on est pigiste, ça va un peu de soi. Je n'ai pas de five year plan. Je suis incapable de prévoir à long terme. C'est ma nature d'exilée volontaire, c'est ma nature de bohème.
Alors pourquoi Montréal si j'ai encore soif de dépaysement?
Et est-ce que je reviendrai un jour à Edmonton?
Il ne faut jamais dire jamais.

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