9.10.12

La nouvelle.


Cet été, j'avais le projet de recommencer à publier des textes sur ce blogue. La trotteuse était en plein road trip, ça semblait donc tout naturel de raconter le périple transcanadien et les pérégrinations trippeuses au fur et à mesure.
Mais c'était comme si un gros éléphant rose évaché sur mon clavier m'empêchait d'écrire, m'obligeait à tourner autour du pot et, finalement, à ne jamais appuyer sur la touche publish.
Avant de tout déballer sous forme de chronique ou de journal, je sentais qu'il fallait d'abord annoncer la nouvelle. LA nouvelle. Alors la voici (pour ceux et celles qui ne le savent pas déjà): je déménage. Avec mari, chat et bien du bagage, on ramasse nos pénates, on lève le camp, on décampe... oui, c'est ça, on déménage.
À la fin du mois de décembre, ce ne sera pas la fin du monde, mais ce sera certainement, pour moi, the end of an era, mon propre B'aktun 13 maya. Je quitterai Edmonton, cette ville d'adoption où j'ai vécu les 18 dernières années de ma vie, pour retourner vivre dans l'est du pays, dans la province qui m'a vu naître. J'élirai domicile dans une ville tout à fait géniale, oui, je sais, je ne suis pas très originale, comme Mamzelle Moffatt, je reviens à Montréal.

Je sais qu'il est temps de partir depuis longtemps, mais la décision devait s'incarner, prendre place dans tous les pores de la peau, dans les organes et dans les os, avant de pouvoir s'articuler.
Voilà peut-être pourquoi j'ai mal partout depuis des mois, dans le bas du dos, dans le cou, dans les doigts.
C'est un changement qui doit se propulser par le corps, c'est une transition hard core, qui maghane et endolore.
Entre le moment décisif, celui où l'intellect reçoit enfin le message, et la première intuition de ne plus se sentir à sa place, il y a inévitablement une longue période d'inconfort.
L'impression d'avoir le cul posé entre deux chaises, un déséquilibre, un malaise, une zone pas nette. Un no human's land, un arrêt sur image.
L'attente du signal de la fée clochette.
Le temps de se lécher le doigt, avant de pouvoir enfin tourner la page.

Alors, voilà. Let's start packing.
Et faisons le ménage. Un tri, un dépouillement et, en même temps, le bilan d'un pan de vie, avec le sentiment d'un certain travail accompli et le désir ardent de courir vers d'autres défis.

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